En attendant le troisième et dernier volume du premier cycle, qui arrive en janvier, faisons un peu le point sur Banana Sioule de Michaël Sanlaville.
Jusque là…
Héléna n’a pas vraiment d’autre ambition que de travailler à la ferme familiale auprès de son père et passer du bon temps avec ses amis. Lorsqu’un jour, elle découvre la Sioule, un sport de balle sans règle particulière, basé sur la rapidité, elle s’enthousiasme et oublie bien vite ses résolutions. D’autant que son étonnante force et sa célérité hors du commun semblent faire d’elle une athlète née. Et malgré les réticences de son père, elle entreprend de passer le concours d’entrée à l’École Supérieure de Sioule, qu’elle réussit, bien évidemment, haut la main…

© llustration de Michaël Sanlaville
© 2022 Éditions Glénat.
Et maintenant…
Si le premier volume installait à la fois l’univers de ce premier cycle (la série étant conçue pour durer) et tous les principaux personnages, il s’agissait surtout de lancer la suite des événements. Dès lors, Michaël Sanlaville passe vraiment aux choses sérieuses. Héléna débute son apprentissage, elle peut ainsi rivaliser avec d’autres élèves, tous aussi motivés qu’elle, et exploiter réellement ses capacités qui lui permettent de rapidement se distinguer. C’est aussi l’occasion d’amener tout un tas de nouveaux personnages, de présenter les véritables enjeux de la série, même si, pour le coup, tout le background du premier volume est mis sérieusement de côté.
Héléna découvre alors que la Sioule n’est pas seulement un jeu où l’on s’amuse avec ses amis, mais une véritable discipline très rigoureuse. Après des débuts maladroits, elle se forge rapidement une belle réputation, qui fait d’elle l’une des jeunes élèves les plus prometteuses de la promo.
Sanlaville, en grand amateur de Shonen, insiste sur l’évolution de la jeune fille qui apprend à parfaire ses techniques, tout en affrontant les règles de vie en société, avec tout ce qui va avec, l’amitié, la manipulation et surtout la compétition, parfois très agressive, avec ces mecs qui ne voient pas toujours d’un bon œil ses exploits.
On se rend vite compte aussi que l’intrigue s’étoffe, qu’elle gagne en texture, en particulier avec les manigances de l’énigmatique Soni Daktari ou encore l’étrange violence de ce mystérieux joueur qui s’acharne pour neutraliser Héléna pendant ce match d’exhibition…
Sanlaville ne s’empêtre pas dans un sous-texte critique, il se contente de proposer un brillant hommage de fan qui s’éclate, décomplexé, avec des planches très dynamiques, très fluides. On voit bien le dessinateur habitué au story-board, à l’animation, qui sait insuffler dans ces cadrages une énergie débordante, comme il a pu aussi le démontrer sur Lastman.
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