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Arthur de Pins nous fait visiter Zombillénium...

Arthur de Pins est l’heureux papa de personnages aussi variés que des crabes, des jolies filles et des zombies. A l’occasion du troisième tome de Zombillénium, il nous présente sa petite famille et leurs projets communs…

De l'animé à la BD fantastique...

On vous a connu avec l’animation, comment êtes-vous arrivé à la bande dessinée?

Quand j’étais ado, je faisais beaucoup de BD, mais quand je suis arrivé aux Arts Déco de Paris, on pratiquait toutes les matières artistiques sauf celle-là. Mes professeurs étaient plutôt anti-BD. Ils considéraient qu’elle formate les styles, qu’elle nous apprend à dessiner en lisant de la bande dessinée mais pas en regardant ce qui se passe autour de nous. Du coup j’ai un peu laissé tomber la BD pour apprendre le dessin animé et c’est par ça que j’ai commencé.

Je suis revenu à la BD car en animation c’est assez dur de raconter ses propres histoires. Soit on travaille pour une grosse production mais c’est l’histoire de quelqu’un d’autre, soit on fait ses propres courts-métrages mais ça prend un temps fou et c’est une vraie galère de les financer. Finalement la BD est le moyen le plus simple entre l’idée et la réalisation.

Vous avez vraiment des univers très différents entre chaque album. Comment passe-t-on de Péchés Mignons à Zombillénium?

Péchés Mignons, c’est le fruit d’une coïncidence. La BD a d’abord été publiée chez Max magazine puis chez Fluide Glacial, mais c’était plutôt une commande. Zombillénium c’est un univers que j’avais déjà en moi et qui m’attire davantage. Quand j’étais ado, je dessinais énormément de monstres, j’adorais ça ! Cette série j’y pensais depuis très longtemps et entre temps, il y a eu Péchés Mignons que j’ai été super content de faire, mais qui ne m’a pas fait oublier l’univers du fantastique.

Vos œuvres contiennent beaucoup de personnages féminins, qui est-ce qui vous les souffle ?

Dans Péchés Mignons, le personnage de Clara est vraiment créé de toutes pièces, et provient d’un travail avec Maïa Mazaurette. Il n’y a rien d’autobiographique, enfin je pense, en ce qui la concerne. En plus, comme c’est une BD humoristique, il y a la contrainte du gag, les personnages sont donc plus caricaturaux.

En revanche pour le personnage de Gretchen dans Zombillénium, je me suis complètement inspiré d’une amie à moi, aussi bien au niveau physique, que du comportement et des expressions. Je cherchais une idée pour un personnage de sorcière et c’est tombé comme une évidence, il fallait que ce soit elle qui joue ce rôle.

Vos personnages féminins sont très forts et souvent les hommes des losers. Pourquoi?

C’est amusant car c’est quelque chose que j’ai remarqué après coup. Je me suis dis que souvent dans mes BD ce sont les hommes qui se font mener par le bout du nez et pas l’inverse. Ça correspond plus à des périodes mais pour l’instant, ce sont plutôt des femmes qui mènent le jeu. D’ailleurs avec Zombillénium, je pense avoir rectifié le tir et comme j’ai encore plein de choses à raconter, la situation devrait un petit peu évoluer.

Des personnages fort inspirés...

Gretchen est inspirée de l’une de vos amies, qu'en est-il des autres personnages de Zombillénium ?

Pour Gretchen, c’était tout à fait conscient, mais pour d’autres personnages pas du tout. Par exemple, Francis a été inspiréinconsciemment par mon père. Quand le premier tome est sorti tout le monde m’a dit que c’était incroyable à quel point dans la scène de la voiture c’était exactement lui. C’est là que je me suis rendu compte de la ressemblance !

Zombillénium parle du rapport de force au travail et mon père dirigeait une petite filiale d’une entreprise de travaux publics et a vécu un licenciement. Il a toujours eu un rapport très humain avec ses employés, il prenait toujours soin d’eux, et on a fini par le lui reprocher et mettre à sa place un petit jeune qui sortait d’une grande école. Cette histoire m’a marqué. Je la raconte dans le troisième tome à travers l’arrivée du personnage de Jaggar.

Et Sirius, c’est la petite touche d’humour qui est arrivée par la suite ?

Ce qui est marrant c’est que dans la BD que je faisais quand j’étais ado, il y avait déjà un squelette qui était un peu le boute-en-train, le petit poil à gratter. Donc là aussi c’est un personnage qui s’est imposé de lui-même.

Pour Aurélien, c’est différent. Dans le premier tome, c’est le personnage à travers lequel on découvre le parc, donc je ne voulais pas qu’il ait trop de personnalité. Mais à partir de maintenant, il commence un peu à s’affirmer. Certaines personnes disent que c’est moi mais je ne suis pas trop d’accord. A la limite s’il y a un personnage auquel je m’identifie c’est Tim, l’ado qu’on découvre dans le deuxième tome.

Zombillénium - Aurélien

Aurélien

Est-ce que le fait de travailler à l’ordinateur permet de rendre le fantastique plus crédible?

Le logiciel Illustrator est un outil assez particulier, d’ailleurs on est très peu à l’utiliser en BD. C’est un style que j’aime beaucoup car il n’y a pas de traits autour des personnages ce qui force le dessinateur à trouver des solutions au niveau des couleurs pour faire ressortir les formes et les personnages.

Chez tous ceux qui utilisent Illustrator, il y a une certaine patte qui est différente de la BD classique, dessinée à l’encre de chine ou au pinceau. C’est plus coloré, peut-être un peu moins corrosif, en tout cas il y a quelque chose de différent. Je me sers de ce logiciel depuis 13 ans et ça a vraiment été un coup de foudre ! Quelle que soit l’histoire que je vais raconter, avec des zombies, des petites bonnes femmes ou des crabes, ce sera toujours avec ce logiciel parce que c’est ce qui traduit le mieux ce qui se passe dans ma tête.

Quels sont vos projets ?

Il se trouve que je travaille depuis presque deux ans sur l’adaptation en long métrage d’animation de Zombillénium. Le producteur est un ami à moi, on a terminé le développement, c'est à dire le scénario, les personnages et les dialogues, et nous sommes en recherche de financements.

D’ici un mois, le pilote, c'est-à-dire les 3-4 minutes qui servent à rechercher du financement, sera terminé. Ce sera également un clip ! Pour faire la BO du futur film on avait demandé au groupe Skip The Use de composer les morceaux. Comme on s’est bien entendus et qu’ils vont sortir un album, on s’est dit autant faire en sorte que notre pilote soit en même temps le clip de leur premier single.

Donc on retrouvera les personnages de Zombillénium dans le clip de Skip The Use?

Exactement, ça sera un dessin animé, une sorte de road-movie. Le chanteur et le guitariste seront dans une voiture et vont croiser tout un tas de personnages fantastiques dont Aton, Sirius, Gretchen.

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Commentaire (1)

Très sympa comme auteur cet Arthur de Pin's. Je ne connais pas tous ces albums, mais cela donne envie d'en connaître d'avantage. Je crois d'ailleurs quil y a l'intégrale de Crabes qui sort pour les fêtes de Noel. Il va falloir que je me le fasse offrir!

Le 23/11/2013 à 22h41