Cette semaine, la Toile montante repeint votre esprit de rêves et de cauchemars grâce au talent de Margaux Chetteau. Voici le portrait de cette blogueuse, qui du bout de son crayon donne à l’humain ses atours les plus mystiques.
Une immense curiosité créative
Margaux Chetteau a toujours eu la créativité chevillée au corps. Petite, elle s’entraînait en recopiant les planches d’albums qui peuplaient la bibliothèque de ses parents. En grandissant, elle est sûre de vouloir explorer les arts et les lettres qui la fascinent. Alors, un bac littéraire en poche et une immense curiosité dans sa besace, elle gagne les bancs des Beaux-Arts de Tours.

Parmi les héros de son enfance, Margaux Chetteau idolâtrait particulièrement Philemon de Fred !
Vidéo, dessin, gravure ou photo : l’étudiante entreprend trois ans de déambulations créatives. « Une fois mon diplôme obtenu, j’ai eu envie de changer et décidé d’intégrer un master de bande dessinée à Angoulême. C’est quelque chose qui me faisait envie depuis longtemps et je me suis épanouie dans ces études. » Pour travailler cette nouvelle corde à son arc, l’autrice en herbe pouvait compter sur son blog, où se défoule une imagination aux accents onirique et mystique.
Dépeindre l’humain dans toute sa splendeur... ou son horreur.
Si l’esprit de Margaux était une pièce, on y trouverait de véritables trésors. D’abord une étagère, sur lesquelles trôneraient les albums de Peter Pan, Grand Vampire et Adèle Blanc-Sec. Puis quelques pellicules de films de Tim Burton, Jan Svankmajer ou David Lynch qui occupent une place d’influence décisive. Et alors que photographies de Diane Arbus, estampes japonaises, toiles de Francis Bacon et gravures de Goya orneraient les murs, des airs de The Cure viendraient les envelopper d’une aura mystique. Ce temple dévoué au fantastique et à l’expressionnisme, la blogueuse le construit depuis des années sur son Tumblr, où l’horreur et le fantasque tutoient le quotidien.

Dans les planches de Margaux Chetteau, des jeux d'enfants deviennent des scènes de combat !
Qu’il s’agisse de concerts, de balades dans la rue ou de séances de lambinage, tous sont « des moments hors du temps, qui laissent des souvenirs impérissables » décrit-elle, poursuivant « J’essaie de raconter ceux qui comptent pour moi, aussi bien dans le positif que le négatif, en me disant que d’autres personnes peuvent s’y retrouver. » Tantôt en noir en blanc, tantôt cernées de couleurs vives, ses planches évoluent pour nous faire vaciller entre peur de la mort, quête identitaire et relations à l’autre. Entre araignées perchées sur notre visage endormi et ombres spectrales projetés sur les murs d’une animalerie, l’autrice s’amuse à donner à ces thèmes humains des traits monstrueux et pittoresques.
Le web pour une inventivité intarissable
Alors que Margaux cultive tel un savant fou son goût pour le bizarre et l’horreur, son Tumblr prend jour après jour des allures de laboratoire : « J’essaye souvent de nouvelles techniques pour me renouveler graphiquement. Par exemple, je tente de combiner les textures et trouver un équilibre entre dessin numérique et papier. » Plus qu’un puits d’expérience, Internet lui a donné la satisfaction d’exposer aux yeux de tous ses créations mais aussi celle de faire de belles rencontres, dont les membres du collectif angoumoisin Marsam.

Dans la BD comme dans la vraie vie, le chat de Margaux reste le plus fidèles des compagnons.
En plus de publier sur leur site, Margaux partage en dessin ses coups de cœur musicaux sur le site Can Your Hear The Music, quand elle ne s’active pas pour son association Les Siffleurs. La petite troupe d’auteurs travaille sur le second numéro de leur revue Spectres, consacrée aux femmes dans le fantastique. Sa sortie prévue pour le Festival de la BD d’Angoulême, donne une occasion pour l’autrice d’afficher son talent pour nous faire rêver, frissonner, horrifier, pleurer, douter. Nous faire ressentir, tout simplement.

Avant de visiter l'atelier magique de Margaux Chetteau, rendez-vous sur son Tumblr !