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Maëla Cosson, pourfendeuse de mauvais souvenirs

Cette semaine la Toile montante vous aide à désamorcer les tristes situations avec Maëla Cosson. Portrait de cette coloriste et blogueuse de Tu seras une gourde, blog sur lequel elle chasse les résidus d’une enfance pénible.

La BD, une amie de longue date

Bien plus qu’un art, la BD est pour Maëla Cosson avant tout un souvenir. Le souvenir d'une jeunesse passée à lire les albums de Gaston, d’Astérix ou bien des Schtroumpfs. Le souvenir des batailles de dessin qu’elle partageait avec une amie du collège. « On s’amusait à se vanner par BD interposée. Chaque début de semaine on se retrouvait mortes de rire car on savait que l’une de nous deux avait produit une BD entière le week-end. » se souvient-elle.

Parmi les livres qui ont bercé l'enfance de Maëla, il y a aussi la saga de Jasper Fford, son personnage fictif favori !

Parmi les livres préférés de Maëla, il y a aussi la saga Thursday Next, écrite par Jasper Fforde, qu'elle réinterprète en dessin.

Pourtant, alors que ces beaux moments qui revivent dans sa mémoire, il ne lui est jamais venu à l’idée de voir le neuvième art comme une carrière : « Ca ne m’a jamais effleuré l’esprit de travailler dedans, bien que c’est un support qui m’a toujours intéressée, sans devenir une énorme passion comme beaucoup d’auteurs. » Avec des diplômes de couture en poche, Maëla apprend tout ce qu’elle sait du dessin en solitaire. Sûrement était-ce suffisant pour que l’appel de la bande dessinée revienne à elle il y a 15 ans pour l’embarquer dans le métier de coloriste. Mais entre les nombreux contrats pour des BD humour et jeunesse, ainsi que son quotidien de maman, l’artiste garde toujours un peu de temps pour son blog Tu seras une gourde, sur lequel elle exorcise des tourmentes d’enfance.

Une rescapée des souvenirs douloureux

« Tu seras une gourde ». Ce nom résume bien une enfance pourrie par des échecs scolaires, la tyrannie de certains professeurs ou bien les humiliations de ses camarades. Mais au lieu de la laisser ouverte, Maëla décide de recoudre cette plaie à coup de notes illustrées. Comme si, son trait rond et expressif terrassait sur papier le sentiment de nullité et de solitude qui torturaient la jeune fille qu’elle a été. « C’est en quelque sorte une thérapie, un moyen de mettre un point final. Cela m’a fait réaliser qu’il y a une vie après le collège, le lycée et tous les idiots qu’on croise sur notre route. »

Sur Tu seras une gourde, Maëla Cosson exorcise avec humour les peines de sa jeunesse.

Sur Tu seras une gourde, Maëla Cosson exorcise avec humour les peines de sa jeunesse.

Thérapie personnelle au départ, ses planches débordantes d’humour ont gommé son mal-être mais également celui de ses lecteurs. « J’étais agréablement surprise de recevoir des messages de personnes qui ont été touchés par mes histoires. » dit-elle avant d’ajouter « Faire ces notes est devenu un message positif, même si je ne me trouve pas entièrement légitime de le porter, surtout auprès d’adultes et d’enfants qui ont enduré des souffrances bien plus dures que les miennes. Et je me vois mal les occulter. »

Le blog, format pour s’améliorer

Peu à peu, publier sur le web a révélé chez Maëla l’envie de s’améliorer. « J’ai l’impression que mon dessin n’est jamais au point. De note en note, je corrige, je peaufine, je change de technique d’encrage, texture ou de typo pour rendre les textes plus lisibles. Parfois je me dis que si j’avais du temps à perdre je referais tout ! » rit-elle.

Pour cette Toile montante, Maëla Cosson nous a fait un pastiche d'une oeuvre à la hauteur de son humour : La Cité de la peur !

Pour cette Toile montante, Maëla Cosson nous a fait un pastiche d'une oeuvre à la hauteur de son humour : La Cité de la peur !

A force de recevoir des retours d’internautes, l’autrice sent le besoin de soigner ses planches et ainsi se débarrasser du syndrome de l’imposteur qui habite fréquemment les artistes autodidactes. Sa rigueur cache aussi une éventuelle publication papier des billets de Tu seras moins gourde, bien que pour Maëla : « Une édition papier n’est pas forcément une fin en soi, même si ça fait toujours quelque chose d’avoir l’objet de ton travail entre les mains. » Nichés dans son disque-dur, ses idées de notes trouveront sûrement une place sur nos étagères ou nos écrans, pour en toucher plus d’un par leur humour et leur sensibilité.

La blogueuse Maëla Cosson nous a livré la recette d'un atelier idéal. Avant de les découvrir, rendez-vous sur son blog !

Maëla Cosson nous a livré la recette d'un atelier idéal, pour voir ce qu'elle y fait : rendez-vous sur son blog !

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