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Midam et Alain Dodier - Festival Le Cabaret Vert 2023

Le Cabaret Vert se poursuit sous le soleil... mais aussi en nocturne, y compris pour la partie BD. Vendredi soir était projeté à 23h Gimme Shelter, un documentaire de 1970 sur le tristement célèbre festival d’Altamont qui a été une importante source de Charlie Adlard pour dessiner son dernier album. Et le samedi soir avait lieu des battles BD en plein air, dans lesquelles deux dessinateurs s’affrontaient sur des thèmes imposés. Un public nombreux allant au-delà de la sphère des amateurs de bande dessinée assistait à ces impros animées avec beaucoup d’humour. Mais revenons sur le déroulement de la journée, avec la remise du prix BD Cabaret Vert (qui récompense un album adulte) par la Ministre de la Culture Rima Abdul-Malak à Jade Khoo pour son album ZOC. Et avec la rencontre de deux auteurs : Midam (Kid Paddle), et Alain Dodier (Jérôme K Jérôme Bloche).

Midam, de la BD à l’édition et à nouveau à la BD, en passant par le Rock !

Toujours en lien avec les valeurs du Cabaret Vert, Midam injecte-t-il dans ses personnages des notions d’engagement ? Sa réponse est claire : « Non, j'ai toujours pris soin d'essayer d'être à l'écart de toute polémique parce que dès que vous prenez une position, vous fermez la porte à environ la moitié de votre public. Donc si vous dites « J'aime bien le noir », tous ceux qui aiment le blanc vont être déçus et ils ne vont plus acheter les albums ! Mes séries sont des séries de divertissement pur ».

Mais cette question lui rappelle une anecdote : « C'est marrant parce que la première fois que j'ai fait une conférence, c'était un Santiago du Chili, j'avais expliqué tout ce que je faisais. Il y a eu les questions et la première question, et la seule, c'était : « Oui, mais vous voulez dénoncer quoi ? ». Et je disais : « Mais non ! Moi, c'est GRATUIT, c'est juste pour amuser, pour relaxer l'esprit, pour essayer de faire sourire ! » Ils ne comprenaient pas parce que, là-bas, le dessin est avant tout pour dénoncer quelque chose, du fait de leur histoire politique particulière. »

Midam concède : « Si on est très attentif, on peut lire entre les lignes et on peut peut-être deviner non pas une couleur politique mais une intention. Je suis parfois étonné que certaines personnes, notamment des profs, me disent : « J'ai beaucoup aimé votre gag, mais quel dommage que ça soit aussi militariste, quel dommage que Kid utilise une arme à feu ! » Mais si vous mettez deux enfants sur une île déserte, tôt ou tard ils vont utiliser des morceaux de bois pour faire un laser, une épée, une arme pour jouer ! Ça fait partie du jeu de l'enfant et de l'apprentissage des choses. Bien sûr que Kid a une fascination pour les énormes lasers ! Mais du reste, c'est ce qu'on peut voir aussi dans les grands péplums ou dans Star Wars qui est finalement un film de guerre ! »

Intéressons-nous à une série de 4 albums de Midam avec un jeune tigre devenu vert à cause de la pollution, Grrreeny : « Pour Grrreeny, ça ne partait pas vraiment d'une idée écologique mais plutôt de l'antipathie que je porte aux chasseurs. Donc dans Grrreeny, il n’y a pas beaucoup de messages écologiques… Si, en filigrane, bien sûr, dénoncer la chasse, oui. Mais de là à promouvoir les éoliennes ou les voitures électriques, non. La priorité n'est pas de distiller un message mais d'essayer de capter l’attention humoristique du lecteur avec, je l'espère, une certaine intelligence. »

Midam travaille-t-il en musique ? « Alors, il y a deux phases de travail : il y a la phase de scénario et celle de dessin. Pour la phase de scénario, il m'arrive bien souvent d'écouter une musique qui n'existe que pour camoufler les bruits de fond, c'est à dire une musique que je n'aime pas, comme la musique classique, le jazz ou la musique lounge. C'est une musique qui me laisse tout à fait indifférent. Je ne vais pas taper du pied ! Par contre, pour le dessin, là je peux écouter n’importe quoi ! Ce que j'écoute actuellement, c'est vraiment de la musique populaire actuelle américaine. J'aime beaucoup ce qui se fait maintenant. On écoute au bureau une radio qui s'appelle Power Hits, une radio américaine d'Orlando qui ressasse sans arrêt les 50 plus gros tubes qui fonctionnent en Amérique. Et je dois dire que j'aime beaucoup. Il y a Katy Perry, Pink… C’est vraiment de la sauce américaine ! »

Ça, c’est aujourd’hui. Mais avant ? « Ça fait 30 ans que je dessine, donc j'ai eu pas mal de phases. Au début de ma carrière, j'ai fait comme tous les auteurs : Je mettais un CD de Pink Floyd ou de Led Zep. Je pourrais vous montrer des planches des premiers albums dont c'est imprégné. J'ai fait ça pendant 4-5 ans. Ensuite, il m'a fallu une radio et j'ai écouté pendant 10 ans France Inter jour et nuit ! J'ai beaucoup aimé écouter les gens parler. Et de fil en aiguille, je me suis dit : Mais si tu écoutes les gens parler, tu peux peut-être encore faire mieux, étant donné que mon métier est extrêmement chronophage. Je suis en manque de livres, j'ai un retard de lecture de 40 ans. Il y a 300 livres que je devrais lire ! Donc je me suis branché sur un site qui s'appelle litteratureaudio.com pour les malvoyants ou les non-voyants. Ce sont des pensionnés (NDR : retraités, en Belgique) qui lisent des livres. Ainsi, j'ai « lu » ou « relu » tous les Sherlock Holmes, toute l'œuvre de Conan Doyle, les Jean Ray... Ils peuvent faire ça parce que ce sont des livres qui sont tombés dans le domaine public. »

Par contre, les concerts, ce n’est pas le truc de Midam… « Je n'aime pas les concerts, je n'y vais jamais. C'est très inconfortable, c'est très bruyant ! Je ne suis pas du tout concert et puis il y a ce côté veau d’or que je n'aime pas. Mettre une star sur scène et l’aduler, ce n'est pas dans mes chromosomes ! »

Pourtant, Midam a été musicien dans un groupe, lui faisons-nous remarquer ! « Oui, j'avais fait un groupe, effectivement ! Pendant une grosse dizaine d'années, on a écumé toute la France, toute la Belgique, on a même fait un concert au Danemark ! Je crois que le groupe tourne encore. Le chanteur était Yvan Delporte (NDR : mythique ancien rédacteur-en-chef du journal de Spirou) qui avait déjà 70 ans à l'époque. Il avait une très longue barbe, alors, on jouait du ZZ Top. ! On changeait les paroles. Janry était à la basse, Dan qui était l'assistant de Janry, était à la batterie. Mais il y a eu Gazzotti aussi qui a joué de la batterie. Et au saxophone, il y avait Luc Batem. Il y avait aussi Giancarlo Carboni, un coloriste qui a fait une trentaine de séries. »

Quant à l’expérience de Midam au Cabaret Vert, elle était restreinte : « On m'a comme téléporté hier devant une femme torse nu qu'on ne pouvait pas appeler une femme. Ce n'est pas du tout mon univers. Je trouve ça assez agressif, très militant. On est là pour écouter la musique… »

Retour à la bande dessinée pour évoquer une autre casquette qu’a eu un temps Midam : celle d’éditeur. « C'est venu naturellement, c'est quelque chose qui m’a épanoui, par ambition d'un côté et par manquement de l'éditeur de l'autre. Mon grand fantasme a toujours été de passer des frontières. Aussi j'en voulais un peu à mon à mon éditeur de rester dans la Francophonie et de ne pas avoir réellement fait des ponts. Kid Paddle est par exemple édité en chinois, en allemand, en khmer, en breton… mais ça reste de tout petits tirages. Les éditeurs ne sortent pas des ornières qu’ils connaissent, dans la Francophonie : en Belgique, Suisse, Québec, France. Donc c'était le but, quand je suis devenu éditeur. Et en réalité, je leur en veux beaucoup moins parce que j'ai essayé et je n'ai pas su trouver le bout par lequel commencer. »

« Cela dit, j'ai énormément produit à cette époque-là. Les revenus, c'était alors la bande dessinée, le merchandising et le dessin animé. Or pour le dessin animé, on n’a rien trouvé en audiovisuel ; le merchandising commençait à s'éteindre ; donc ne restait plus que la BD. Et comme j'avais une structure, il a fallu commencer à produire énormément. Je pense que c'est ça qui a mis fin à l'expérience d'autoédition : j'étais absolument surchargé de travail ! Être à la fois artiste et éditeur, c'était trop. Maintenant je suis reparti sur un système beaucoup plus traditionnel où il y a un éditeur qui est censé s'occuper de tout et auquel je dois faire confiance. Je lui donne un blanc-seing. »

Et l’actualité éditoriale de Midam est riche, ces temps-ci, avec notamment les 30 ans de Kid Paddle. « Il y a un nouveau Game Over qui sort. Il y aura le tome 19 de Kid Paddle en novembre. En mars de l'année prochaine, il y aura une réédition des 40 albums que j'ai fait avec des nouvelles couvertures métalliques. Dupuis sortira un livre d'entretiens avec Thierry Tinlot qui était le rédacteur-en-chef de Spirou. Également, un album sur les mathématiques dans les Game Over, fait par un mathématicien belge ! Et Glénat, chez qui j'ai fait plusieurs tomes de Kid Paddle, va éditer un fac-similé des planches originales du tome 15. ». Nous aurons donc l’occasion de voir en librairie les productions de Midam dans les mois qui viennent…

Kid Paddle Tome 18

Kid Paddle Tome 18
© Midam - Dupuis

Alain Dodier : Variations autour d’un héros en solex

Même si Alain Dodier a débuté sa carrière dans Pistil, journal pour enfants teinté d’écologie, il ne s’est jamais considéré comme un auteur engagé : « Je fais plutôt de la BD pour me distraire, pour faire rêver les gens. En 1977, lorsque Pistil s'est créé, c'était au départ une hebdomadaire effectivement qui surfait sur la vague écologique. Avec Pierre Makyo, on a commencé ensemble, on était plus que débutants. On habitait la même ville. En 1977, j'étais à l'armée en Allemagne. Et Makyo a commencé à collaborer avec Pistil, grâce à un cousin parisien. Il m'a envoyé en Allemagne les scénarios des premiers gags d'un petit personnage qu'on avait conçu avant que je parte. Je dessinais donc à la caserne. Je n’ai pas accepté car c’était un magazine écolo, mais pour être publié ! Le personnage était un petit flic gentil et rêveur, Janotus, donc ça me correspondait un peu. Ce n'était pas à contre-emploi, comme l’aurait été une série avec un guerrier. J'étais dans l'esprit. Et ça a duré deux-trois ans. Et voilà, je me retrouve au Cabaret Vert 45 ans plus tard ! » Un autre personnage rêveur a donné lieu à une série de Makyo et Dodier : Gully. « Effectivement, ça correspond bien à notre tempérament à Pierre et à moi. »

Evoquons ensuite le héros récurrent, colonne vertébrale de la carrière de Dodier depuis 40 ans : Jérôme K Jérôme Bloche. « Je continue à le dessiner parce que ça m’amuse toujours autant, sinon plus, d'ailleurs ! » Et à la question de savoir s’il voit le personnage différemment de quand il a été créé, Dodier répond : « Non, pas vraiment. Je continue à le découvrir parce que je le faisais intuitivement. C'est un personnage qui ne pense pas, qui n’a pas de réflexion personnelle. Il est dans l’action, surtout, et dans la réaction : il rebondit ! »

Dodier acquiesce quand on lui fait remarquer que Jérôme et lui avaient le même âge, quand il l’a créé : « Il avait mon âge, alors. J’avais 26 ans ! ». La création du personnage a été faite avec Pierre Makyo. « On faisait essentiellement du dessin comique. Or, plus moyen d’en placer. Tintin, c’était non, Spirou non plus, la revue Pistil c’était fini. On a essayé du côté de Fleurus, Bayard… C'était non partout. Donc j'ai proposé à Pierre de changer notre fusil d'épaule. Je pouvais faire une série réaliste. On avait déjà fait un petit détective privé en comique qui s'appelait Pijannot. J’ai demandé à Makyo s’il pouvait trouver une idée là-dessus, mais en réaliste. Il est revenu le lendemain avec les six premières pages de scénario écrites ! »

Et le co-scénariste des premiers albums, Serge Le Tendre ? « Makyo allait souvent à Paris et il a fait la connaissance d'un jeune scénariste qui s'appelle Serge Le Tendre ; ils se sont bien entendus tous les deux. Donc quand Makyo est revenu à Dunkerque, il m’a demandé si cela m’embêtait qu’il fasse le scénario de Jérôme K Jérôme avec lui. Je lui ai répondu que du moment que j’avais le scénario en temps et heure, c'était leur problème. A l'époque, ce n'était pas une mince affaire pour que les deux se réunissent parce qu’en 80-82, Paris Dunkerque en train prenait 3h30 avec un changement à Arras. Et le téléphone, je ne vous dis pas ce que ça coûtait alors ! On ne passait pas des appels à volonté. Ce qui fait qu’après les deux premiers tomes, Serge Le Tendre a jeté l’éponge pour le troisième. Pour deux raisons : d'une part parce que la liaison Paris-Dunkerque n’était pas pratique, d’autre part parce que La Quête de l’Oiseau du Temps commençait à bien marcher. »

Et le départ de la série de Makyo ? « Donc Pierre fait le troisième tome de Jérôme tout seul. Et voilà que pour lui Balade au bout du monde cartonne ! D'un seul coup, le succès ! Donc il a eu des sollicitations de différents dessinateurs qui pour nous, Dunkerquois, étaient carrément des stars du style Christian Rossi. Donc Pierre me dit : « Là, je n'ai plus trop le temps. Ça te dérange si tu fais le scénario seul ? » Il m'avait déjà fait le coup, mais c'était alors pour des gags. Donc voilà pourquoi je me suis attelé au scénario du quatrième tome. Moi, je n’étais pas contre, mais je n'avais aucune expérience ! Et j'y ai pris goût. »

Comment qualifier Jérôme ? D’aventurier du quotidien ? Dodier de répondre : « Jérôme K Jérôme, plus modestement, c'est un détective de quartier, comme les médecins ! Un détective de proximité. » Dodier aime évoquer son héros : « Il est plutôt rêveur. Il ne roule pas en Porsche comme Ric Hochet… parce que moi, je me déplace à vélo. Donc Jérôme se déplace en Solex parce que déjà, en dans les années 80-82, le Solex, c'était ridicule ! À l'époque, pour un jeune, le Solex, c'était la honte ! Donc hop, bonne idée complètement anachronique, le type hors du temps, en fait. Voilà ! » Et Dodier a un solex : « J'ai mis des années à en trouver un dans une brocante. Je me suis empressé de l'acheter pour l’avoir comme modèle. »

Jérôme K. Jérôme Bloche Tome 27

Jérôme K. Jérôme Bloche Tome 27
© Dodier - Dupuis

Dodier étant amateur de musique classique, dessine-t-il en musique ? « J’étais branché musique classique mais je n’écoute plus de musique. Je me demande si ce n'est pas du fait d'être scénariste que je trouve plus utile et plus agréable d'écouter la radio toute la journée, même si je ne tends pas l'oreille. J'imagine qu’il y a des choses qui doivent s'inscrire au plus profond du cortex et qui peuvent servir. C'est de la nourriture… alors que la musique, pas du tout : c'est l'émotion la distraction, mais ce n'est pas utile dans la perspective de faire du scénario. À un moment donné, j’étais branché sur France Musique du matin au soir. Peut-être qu'il finit par y avoir une forme de lassitude… Cela dit, quand par hasard passe à la radio un morceau de Jean-Sébastien Bach, de musique sacrée, de Vivaldi, je ne peux pas m'empêcher d'avoir un frisson. Et de tendre l'oreille. Mais ce n'est pas volontaire. »

Dodier précise : « Moi, j'en étais encore à l'époque des disques. Quand il n’y a pas grand-chose qui m'intéresse à la radio, le dimanche, je reviens un petit peu à la musique grâce à YouTube. C'est vachement pratique ! Et là, je vais carrément sur la musique contemporaine où, contrairement à la musique classique, je suis nul ! Aucune culture ! L'enchaînement des œuvres, des auteurs etc. je vais dans le brouillard complet ! Et ça me plaît, c'est différent, ce n'est pas la même émotion. »

Quant à aller à des concerts, non, jamais. « Au Cabaret Vert, c’est ma fille qui m’a amené ! » Et d’avouer : « Moi, j'étais déjà un vieux étant jeune ! En principe, j'aurais dû m'intéresser aux Rolling Stones, à Pink Floyd. Et moi, j’écoutais Bach, Ravel, Vivaldi. J’avais tout faux ! Un jour, j'ai appris que l'attraction était, paraît-il, les Beatles, j’en parle et on m’a répondu « Ah oui, tu es gentil, ça fait 5 ans qu’ils sont séparés ! ». Excusez-moi. C'est comme ça. »

Quand on lui demande s’il n’aimerait pas refaire un pas de côté dans l’humoristique, comme avec Gully (NDR : le tome 6 Les vengeurs d’injures, paru en 2008), Dodier balaie l’idée. « C'était la demande du rédacteur-en-chef de Spirou de l'époque : raconter une histoire de Gully 20 ans après l’arrêt de la série. Je l’ai fait avec un certain plaisir mais je me suis rendu compte que je n'étais plus trop dans le coup. Je pense qu’avec Jérôme, comme j'ai les deux casquettes de scénariste et de dessinateur, j'ai deux boîtiers de cerveau : une moitié qui sert à faire des scénarios et l'autre moitié à mon métier de dessinateur. Et finalement c'est pas mal ! Je pense que cela m’est bénéfique. Mon album en cours est bien entamé,. J’en suis aux trois-cinquièmes. Quand en fin d'année je mettrai le mot « fin » à cette histoire, je serai bien content de ne plus dessiner pendant 4-5 mois, le temps faire le scénario suivant. Ce qui fait qu’inversement, au bout de 4-5 mois de scénario, je suis content de reprendre le crayon ! Donc je ne me lasse jamais. Donc, envie de faire autre chose ? Surtout pas ! Quand on me demande si je veux « sortir de ma zone de confort », comme on dit, je réponds : « Vous voulez ma place ? Vous verrez si c'est confortable ! »

Combien de temps sur le dessin d’un album ? « Le précédent faisait 70 pages. Une semaine par page, ça fait déjà 70 semaines, plus évidemment le retard ! On va arriver à 80 semaines. Ça fait quoi, un an et demi ? Donc il y a en gros à peu près deux ans entre chaque album, deux ans après. »

Rendez-vous dans le prochain article pour de nouvelles rencontres !

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