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couverture de l'album

Série : Le Vagabond des étoilesTome : 1/2Éditeur : Soleil

Scénario : Riff Reb'sDessin : Riff Reb's

Collection : Noctambule

Prix : 17.95€

  • ZOO
    note Zoo4.5

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.5
  • Lecteurs
    note lecteurs4.0
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Le synopsis de l'album

San Quentin. Dans la prison d’État de Californie, Darrell Standing, ingénieur agronome, s’apprête à être pendu. Pour supporter les tortures que lui infligent les geôliers, il s’évade au gré de voyages astraux dans des vies passées.

Il se retrouve sous les traits du comte Guillaume de Sainte-Maure au coeur du Paris de Louis XIII ; sous ceux d’un enfant sur les pistes de la conquête de l’Ouest ; en ermite hystérique ; en migrante irlandaise ; ou encore en Viking devenu soldat romain... Oscillant entre réalisme et fantastique, ce roman remarquablement adapté par Riff Reb’s s’impose à la fois comme un procès contre l’univers carcéral et un hommage à la puissance de l’imaginaire.


La critique ZOO

La collection Noctambule fête ses 10 ans avec une exposition rétrospective à Blois et une nouvelle adaptation de celui qui avait inauguré ses publications : Riff Reb’s. Avec Le Vagabond des étoiles, il n’explore plus les océans mais l’imaginaire d’un condamné à mort. De nouvelles pérégrinations teintées de noir, aux reflets captivants.

Le vagabond des étoiles, c’est Darrell Standing. Il est peut-être confiné dans le pénitencier de San Quentin en Californie, mais il a la formule de la poudre d’escampette. Pour s’évader, cet ingénieur agronome se souvient de ses vies antérieures, où il était un comte bretteur, impétueux et amoureux, un jeune migrant au cœur du Far West ou un soldat romain. Il ne sait pas pourquoi il possède ces bribes de souvenirs, dans lesquelles il plonge avec de plus en plus de facilité.

De la colère aux étoiles

Le dénominateur commun entre toutes ses destinées ? La rouge colère, celle qui l’a aussi conduit à trébucher jusqu’à cette attente interminable de l’échafaud à San Quentin. S’adressant au lecteur, il narre par le menu les humiliations et tortures que concoctent les geôliers aux détenus. De l’abêtissement organisé à la violence gratuite, son enfer pénitentiaire devient complet lorsque l’investigateur d’une évasion ratée l’accuse de posséder de la dynamite... Darrell se retrouve alors à l’isolement, ponctué de passages à tabac et de camisole totale, pour avouer une cache d’explosifs imaginaire. L’horreur de sa réalité carcérale alterne avec ses fuites mentales, véritables évasions de la géhenne pour le lecteur malgré leur tension sourde et leurs fins violentes.

L’art de la tempête

Prévue en en deux tomes de chacun presque 100 pages, l’adaptation BD du roman glaçant de Jack London dépeint le voyage immobile d’un personnage houleux. Les envolées rageuses de Darrell Standing y explosent comme les orages d’Hommes à la Mer, la précédente transposition de récits marins par Riff Reb’s chez Noctambule. De l’ocre sale des séquences carcérales aux couleurs tranchées des souvenirs rêvés de son personnage, l’auteur sait souligner l’horreur crue que dénonçait Jack London mais aussi déformer les visages et les corps pour appuyer les physionomies, les caractères et les sensations.

Écrin de liberté

Le souffle et l’ampleur de son trait ne souffrent pas de se cogner aux murs d’un pénitencier, bien loin des immenses étendues explorées par sa trilogie marine (À bord de l’étoile Matutine, Le Loup des mers, Hommes à la Mer). Habités, ses noirs et son usage de la voix off révèlent l’écrin de liberté qu’offre Noctambule.

Annoncée comme la « passerelle entre bande dessinée et littérature », cette collection regroupe d’autres transpositions plus ou moins libres, du classique Moby Dick par Olivier Jouvray et Pierre Alary à l’émouvant Cheval d’orgueil par Bertrand Galic et Marc Lizano. Elle héberge aussi de nombreuses créations au dessin toujours somptueux dont on peut citer l’immense Croisade des innocents de Chloé Cruchaudet, le romantique et tourmenté Léonard et Salaï de Benjamin Lacombe et Paul Echegoyen et le polar très noir No Body de Christian de Metter. Tous ces artistes mais aussi ceux qui rejoignent nouvellement la collection, comme David B. qui enquête de manière surréaliste sur Nick Carter et André Breton, seront exposés durant le festival BD Boum à Blois. Une belle occasion de voir exposée la diversité de cette discrète collection de Soleil, jamais avare en pépites graphiques.

Article publié dans le magazine Zoo n°74 (Novembre-Décembre)


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Commentaires et critiques (2)

Manque le rattachement à la série "Le vagabond des étoiles"

Le 23/04/2023 à 18h54

avatar de NGOU

merci. c'est corrigé.

Le 23/04/2023 à 19h15