Philippe Pelaez et Alexis Chabert signent une enquête parfaitement ciselée digne des plus grandes histoires policières.
Nous voilà plongés en 1896, une goélette échouée à marée basse en baie de Somme. L’image serait presque d’Épinal si un homme mort n’était pas découvert à bord du bateau...d’autant plus qu’il s’agit d’Alexandre de Breucq, un riche industriel philanthrope héritier des fonderies éponymes. Le pauvre homme a visiblement été assassiné, empoisonné.
Une enquête sur le fil
Inévitablement, l’enquête est lancée ! Et pour une affaire de cette ampleur, il faut faire appel aux meilleurs, à commencer par Amaury Broyan, un ponte de la police parisienne qui est persuadé que le meurtrier a assisté aux derniers instants de la victime. Le scénario est parfaitement ciselé et l’enquête nous tient en haleine avec, dans un premier temps, comme principale suspecte, la veuve de Breucq,
héritière de l’immense empire, et qui a décidé de prendre les rênes de l’entreprise au grand dam du conseil d’administration.

Automne en Baie de Somme
© Bamboo, 2022
Des personnages avec des parts d'ombre
Mais les rebondissements vont bon train : l’industriel assassiné avait également une maîtresse, Axelle Valencourt, un modèle ayant posé pour de nombreux artistes et notamment Alfons Mucha. Amaury Broyan se lie à la jeune femme qui lui rappelle sa fille décédée. Nous sommes tenus en haleine au fil des pages et la force du récit réside également dans l’époque historique dans laquelle il se déroule, offrant un véritable et jouissif voyage dans le temps. C’est ainsi que nous parcourons le Paris de la Belle Époque, Montmartre et ses cabarets… mais peu de temps pour le loisir, car l’affaire est loin d’être simple et nous ne sommes pas au bout de nos surprises et rebondissements ! Le dessin n’est pas en reste avec un trait aussi vif qu’expressif se prêtant parfaitement au récit, un régal !