Une aventure d’Alix Senator de veine classique, mais habilement revisitée par Valérie Mangin en faisant écho à un autre récit publié dans la série mère. Le savoir-faire est là, servi par le dessin de bonne facture de Thierry Démarez.
Alix veut retourner en Crète au temple du minotaure, théâtre des décennies plus tôt d’une précédente aventure. Non pas une aventure créée dans les années 50 par Jacques Martin, mais L’antre du minotaure, une aventure écrite par Valérie Mangin et dessinée par Chrys Millien, publiée fin 2021 dans la série originelle Alix.
Mais ici, nous sommes dans Alix Senator, sequel réussie dans laquelle Alix a progressé dans l’échelle sociale romaine. Il a blanchi, aussi. Mais il garde les mêmes nobles idéaux qui l’animaient jeune. En revanche, Deucalion, compagnon d’aventure sur L’œil du minotaure, est devenu marchand d’esclave. Toutefois, il reste fidèle à son amitié pour Alix. Notre blond héros poursuit sa quête sur l’Atlantide (cf. le tome 12 Le disque d’Osiris) et pense trouver des réponses grâce aux hiéroglyphes du temple du Minotaure, sur l’île de Théra. Cependant, une tempête puis les desseins de l’inquiétant Astérion, contrarient les plans du Gaulois...
Alix Senator T.13 - L'antre du Minotaure
© Casterman, 2022
Valérie Mangin, tout en choisissant une trame très classique, sait garder l’attention du lecteur, grâce au truculent Deucalion. Alix est plus en retrait et Enak quasi inexistant (ce qui n’est pas un souci). La scénariste utilise quelques ficelles (Astérion sembler parfois bien naïf) mais le pouvoir des « billes de feu » (radioactives, vu leur effet à long terme) est un bon ressort pour nimber légèrement de fantastique le récit, un peu à la manière de Jacques Martin.
Thierry Démarez assure toujours autant au dessin, et la mise en couleur de Jean-Jacques Chagnaud apporte un indéniable plus aux planches ; leur travail conjoint fait que l’on se projette vraiment dans cet univers antique, ce qui est très plaisant. Que l’on soit à Héraklion, en mer, sur une île ou dans le temple du Minotaure, on en perçoit presque le parfum.
Et comme le dit Enak à la fin du récit : « C’est pour cela que je t’apprécie tant, Alix : tu n’es vraiment pas de ton temps. »
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