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couverture de l'album Regina obscura

Série : Complainte des Landes perdues Cycle 3 : Les SorcièresTome : 3/3Éditeur : Dargaud

Scénario : Jean Dufaux, Béatrice TillierDessin : Béatrice Tillier

Genres : Fantastique

Prix : 20.50€

  • ZOO
    note Zoo3.5

    Scénario

    2.5

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Les pions de la fatalité

Le combat fratricide opposant Vivien des Aguries à Elgar, le prince des Marches, n’est qu’un leurre. Ce que la reine Jamaniel a réveillé est d’un bien plus grand danger. Le démon Tête Noire arpente désormais les terres d’un royaume à feu et à sang… et même les sorcières les plus aguerries le redoutent.

Une bande dessinée de Béatrice Tillier est un événement en soi. Son graphisme est mis à l’honneur dans ce troisième cycle de la Complainte des Landes perdues. Elle succède au légendaire Grzegorz Rosiński (Cycle de Sioban) et au regretté Philippe Delaby (Cycles des Chevaliers du Pardon) que Jeremy a héroïquement remplacé pour les dernières pages du huitième tome. À chaque cycle, Jean Dufaux remonte un peu plus le passé de ce monde enchanté et cauchemardesque commencé en 1993.

Dessinatrice derrière Le Bois des Vierges et Fée et Tendres automates, Béatrice Tillier continue d’apporter à la Complainte des Landes perdues un souffle visuel où la féminité va de pair avec la grâce et le mal.

Complainte des landes perdues - Cycle 3 T.3 : regina obscura

© Dargaud, 2023

L’amour au cœur du mal

Des récits de rois, de reines, de princes, de successions, de trahison, de passion, de guerre, d’amour… et de magie. Les sorcières sont le dénominateur commun de tout ceci et le scénario de Jean Dufaux les met à l’honneur dans ce cycle. La reine Jamaniel, Dame Ceylan, sa fille Oriane et la rusée Sanctus… Toutes tirent véritablement les ficelles du pouvoir et les hommes sont leurs pions préférés. Seul un démon échappe à leurs influences et son grand retour sur les terres en guerre du défunt roi Brendam n’augure rien de bon pour leur maîtrise des événements.

Jean Dufaux orchestre tout ce beau monde avec plus ou moins d’efficacité. En oscillant entre un trop-plein d’explications (ralentissant le scénario) et un afflux conséquent de rebondissements (avec des ellipses sacrément rapides), le scénario peut parfois sembler indigeste. Et c’est bien dommage, car l’histoire de ce troisième cycle est fascinante et propose de très belles épopées féeriques en usant magistralement du folklore celtique. Il manque au récit un sens du rythme…

Des textures faites de grâce

Fort heureusement, Béatrice Tillier tire l’album vers le haut grâce à son graphisme soigné, léger et en accord parfait avec cette féerie celtique. Les forêts sont mystérieuses, les brouillards sont hantés, les rivières sont troubles, les châteaux sont austères… On regretterait presque de ne pas arpenter ses environnements tant les textures sont travaillées. Béatrice Tillier y promène ses sorcières avec une grâce qui n’est pas sans rappeler un tableau de John William Waterhouse.

Article publié dans le Mag ZOO N°90 Janvier-Février 2023

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