Faith Herbert, alias Zéphyr, a de l’héroïsme et du charisme à revendre. Cette super-héroïne douée de télékinésie a une vie hyper-remplie entre son job de rédactrice pour un blog d’actualité et de nouveaux faits d’armes. Mais pas question pour autant d’être un énième avatar de Wonder Woman : Faith est bien ronde, a une culture pop ultra moderne et un sens de la repartie plutôt... amusant. De quoi l’adopter illico !
Faith Herbert pourrait être la super-héroïne du monde actuel : les grands combats contre les gros méchants sont finis, son groupe de super-héros a implosé et quand elle n’arrête pas des bandits de bas étage, elle dévore des séries. Bien dans sa peau mais un peu seule, héroïne assumée mais pas toujours sûre de ses actions, pragmatique mais rêveuse, cette femme crédible apporte le vent de fraîcheur qu’il manquait aux super-héros.
Jody Houser connaît si bien les codes qu’elle sait les bousculer sans en avoir trop l’air. Sa super-héroïne n’est pas avare en explosions ni enquêtes et son pendant blogueuse est assez gauche pour rappeler un Clark Kent sans être aussi niaise. Actuelle et indépendante, Faith emporte l’adhésion au bout de quelques pages même si l’aventure principale qu’elle vit dans ce tome est finalement assez classique. Les moments que l’héroïne imagine avant de les vivre, souvent teintés de second degré, donnent au récit la dose d’humour qu’il lui faut pour accrocher définitivement.
Le dessin de Francis Portela et Marguerite Sauvage ne fait pas de pied de nez au graphisme habituel des comics de super-héros mais il révèle tout son potentiel dans les pages issues de l’imagination de l’héroïne. Cadrages plus fantasques, cerne noir moins présent et surtout effets exagérés, ces moments fantaisistes donnent à ce comics tout son sel.
Grâce à Bliss Comics, les aventures solo de Faith Herbert atterrissent en France : bonne nouvelle pour les lecteurs en manque d'héroïne !