ZOO
couverture de l'album

Série : Le Mercenaire - IntégraleTome : 2/3Éditeur : Glénat BD

Scénario : Vicente SegrellesDessin : Vicente Segrelles

Collection : Hors Collection

Genres : Fantastique, Science-Fiction

Prix : 35.00€

  • ZOO
    note Zoo4.5

    Scénario

    4.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Le synopsis de l'album

Un incontournable de la bande dessinée de fantasy. Chevauchant une étrange créature ailée, le corps recouvert d'une solide armure, le Mercenaire est un guerrier intemporel parcourant des contrées. Au gré de haltes dans des cités fantastiques, il combat des adeptes de la magie noire et se pâme devant Nan-Tay, sa belle et courageuse compagne. Le Mercenaire nous fait arpenter, aux côtés d'une sorte d'alter ego de Arzak, des mondes inconnus à la découverte des méandres du Temps. Un voyage merveilleux mais surtout graphique, rendu inoubliable par un dessin époustouflant d'hyperréalisme, réalisé entièrement en couleur directe à la peinture à l'huile. Aujourd'hui introuvable, ce chef-d'oeuvre de la bande dessinée de fantasy reparait dans une nouvelle intégrale en 3 volumes, augmentée de matériel graphique inédit. L'édition ultime d'une oeuvre essentielle.


La critique ZOO

Dans l’élan du premier volume, cette seconde intégrale du Mercenaire, la mythique série de Segrelles, nous ramène auprès du héros, désormais au service du monastère de l’Ordre du Cratère. Des planches magnifiques, des scénario haletants, nous replongeons dans l’aventure.

À peine quelques mois après la parution du précédent tome qui réhabilitait avec bonheur cette incroyable série, trop injustement reléguée aux rangs des belles choses sans fond, nous retrouvons le mercenaire, définitivement intégré à l’ordre du cratère. Plusieurs histoires sont donc ici regroupées : "La sphère noire", "Le voyage", "L'an Mil, la fin du monde", "Les ancêtres perdus" et "Géants".

 Mélange de genres

Le Mercenaire retrouve son éternel Némésis, le machiavélique Claust qui vient de mettre la main sur une arme terrible qui pourrait l’aider à détruire le Pays des Nuages Permanents. Pour l’en empêcher, il faut alors retrouver les énigmatiques sphères noires… C’est un schéma qui se répète, certes, mais qui met en avant la nécessité, pour le héros, de contrecarrer le mal incarné, celui qui agit bien plus par l’envie du pouvoir, de maîtriser ou détruire. C’est une constante dans la série, ce manichéisme ou le bien doit absolument se débrouiller pour contrecarrer le mal souvent incarné par des despotes archétypaux tel qu’un savant fou, un riche prince ou des créatures agressives. Le principal intérêt, comme ici, réside dans le courage et les mille et une façons qu’ont le mercenaire et ses amis de dépasser les épreuves pour aller jusqu’au bout de leur mission.

Ensuite, il est confronté à un peuple de fées et d'hommes insectes, puis il réussit à sauver une île d'un gigantesque tsunami. Alors qu’il assiste à un étrange phénomène atmosphérique, le mercenaire se retrouve projeté dans une autre dimension. C'est ainsi qu'il rencontre la jeune Nan-Ky qui l’entraîne à la recherche de ses ancêtres atlantes…

Auparavant, les aventures du mercenaire mélangeaient très agréablement la fantasy avec des éléments de Sf assez doucement glissés. Les histoires sont ici bien plus variées, mais aussi légèrement plus décousues, moins linéaires, elles peuvent donner l’impression de partir dans tous les sens ! Et si l’écriture de Segrelles prend un axe moins classique, plus moderne, malgré la fascination que l'on peut éprouver en regardant les paysages et les cases qui s’étendent au gré des pages, on peut parfois se laisser déstabiliser.

Beau et captivant, mais… 

Néanmoins, on ne peut que reconnaître le sens du rythme, de la fluidité dans ces récits, les très bonnes idées qui se glissent deçi delà. C’est vrai, l'auteur s’amuse à mélanger les ambiances, au point ou finalement on se demande un peu parfois dans quel genre s'inscrit le Mercenaire, mais c’est un parti pris qui fonctionne parfaitement, nous amenant à tout accepter sans trop se poser de question. On suit les péripéties de ce "soldat" confronté à des phénomènes étranges, à la science, puis la magie sans pour autant se départir de son éternel courage ! Malgré tout, c’est avec "Le voyage" que cette approche manque le plus de cohérence, mêlant plusieurs sous intrigues, amenant des éléments de manière plutôt abrupte, sans tenter de construire un tout mieux ficelé, quitte même à glisser des ellipses assez étranges…

Un volume qui propose une lecture assez prenante et variée.

Le mercenaire intégrale T.2

Le mercenaire intégrale T.2
©Glénat, 2021

 De l’huile à la palette graphique

Dans sa toute dernière partie, ce volume marque aussi le passage graphique à la peinture numérique (jusque-là Ségrelles travaillait à l'huile), et, franchement, la transition est bluffante ! On est époustouflé par la maestria dont fait preuve l'artiste dans les deux techniques, extraordinaire. Il arrive à restituer la douceur de son réalisme, presque photographique. Et même s’il faut reconnaître qu’il perd légèrement son approche plus texturée, avec des "matières", il parvient à garder cette incroyable exigence et la finesse d’exécution ! D’autant qu’à l’époque, l’outil informatique n’a pas la même intuitivité qu’aujourd’hui, qu’il nécessite une adaptabilité que les artistes plus traditionnels peinaient souvent à retrouver tout de suite. Segrelles démontre qu’il a su parfaitement et rapidement se réapproprier ces nouveaux outils, au point ou parfois il nous est encore difficile de faire la différence entre ces deux techniques graphiques.

Je vous conseille de redécouvrir cette série qui bénéficie d'une très belle édition avec cette intégrale en trois volumes !

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