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couverture de l'album

Série : Le Roy des RibaudsTome : 2/4Éditeur : Akiléos

Scénario : Vincent BrugeasDessin : Ronan Toulhoat

Collection : Les grands noms de la bd américaine

Genres : Historique

Public : À partir de 16 ans

Prix : 19.00€

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    note Zoo5.0

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Le synopsis de l'album

Juillet 1194, après deux mois d'une campagne infructueuse en Normandie contre Richard Coeur de Lion, conclue par la débâcle aux abords de Fréteval, Philippe Auguste regagne Paris, accompagné de ses proches conseillés et du Triste Sir. Et si le roi a perdu les archives royales dans cette campagne, le Triste Sir a semble-t-il perdu tous ses alliés et Paris.


La critique ZOO

Avec le deuxième volume du Roy des Ribauds, Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat confirment tout le bien qu’on pensait du T.1. Attention, naissance d’un classique de la bande dessinée médiévale.

L’exemple de Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, le grand public a une proximité qu’il ignore avec la fin du XIIe siècle en Europe. Dites 1194 et vous verrez les mines déconfites de la plupart de vos interlocuteurs. Mais ajoutez aussitôt Philippe Auguste, Aliénor d’Aquitaine, Jean sans Terre et Richard Cœur de Lion, et les regards reprendront vie immédiatement. Oui, m’me de manière un peu floue, cette période parle à l’imaginaire collectif. Un grand merci à Robin des Bois et à la construction de la forteresse du Louvre. Si Vincent Brugeas a choisi ce moment du Moyen Age, c’est en partie pour la présence de ces figures emblématiques de l’époque. C’est également pour la représentation d’un univers médiéval familier, qu’on pourrait qualifier de classique dans l’esprit de tout un chacun, transmis par des générations d’illustrateurs et de cinéastes. Mais c’est surtout parce qu’il voit la création par Philippe Auguste d’un corps armé, sorte de bataillon d’élite, chargé de sa protection mais aussi d’enfoncer les troupes adverses lors d’une bataille : les Ribauds. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le Roi des Ribauds a bel et bien existé. Homme de confiance et à tout faire du roi, il commandait, pour parler clairement, une milice d’hommes déterminés et (peut-être) sans scrupules. Un sujet en or pour une fiction.

D’autant plus que la fonction imposait probablement la surveillance des différents lieux de perdition parisiens (bordels, tripots et autres joyeusetés). D’ailleurs, leur proximité avec les milieux interlopes ont conduit les ribauds à donner une bien piètre image de leur métier. Depuis longtemps, ribaud ne veut plus dire "soldat d’élite" mais plutôt "débauché". Pas sûr que la présente série redore de quelque manière que ce soit leur blason.




VENGEANCE PERSONNELLE ET GÉOPOLITIQUE

Car Tristan, alias Triste sire, roi des ribauds de son état, a tout du flic ripou. Accompagné par ses deux lieutenants, Michel et Saïf, il écume les bas-fonds de la capitale, sans aucune limite, à part un ordre du roi, le vrai cette fois. L’une des qualités de la série est d’ailleurs d’immerger le lecteur dans le cloaque des rues parisiennes, de faire ressentir la violence des moeurs de l’époque, qui ne s’embarrassent pas de demi-mesure. Le dessin (qui rappelle par moment celui d’Enrico Marini) et les couleurs (réalisées avec Johann Corgié) de Ronan Toulhoat y sont pour beaucoup. L’intrigue à double détente y contribue également. A hauteur d’homme, Triste sire se fait justice en exécutant un marchand de vin bordelais qui avait violenté sa fille, se mettant à dos au passage l’un de ses alliés, Glaber, boucher de son état. Mais rapidement, ce destin personnel croise la grande Histoire : le marchand assassiné était un espion de Philippe Auguste à la cour d’Aliénor d’Aquitaine, mère de Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre. Et pour couronner le tout, il devait délivrer au roi français un message de la plus haute importance. Aouch, la grosse boulette. Car la situation est tendue entre la France et la perfide Albion. Richard est prisonnier de l’empereur Henri VI depuis son retour de croisade, et Philippe voudrait bien qu’il le reste encore longtemps. Aliénor quant à elle manœuvre évidemment à sa libération.

En intégrant ces considérations diplomatiques au récit, Vincent Brugeas donne du souffle à son histoire. Le mélange des genres, bien qu’anachronique, avec quelques scènes dignes d’un roman d’espionnage, donne à la lecture un côté divertissant qui est loin d’être désagréable. Il participe à faire du Roy des Ribauds une série haletante, riche et addictive.


Article publié dans le Mag ZOO Février 2016


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