Le Maître des hosties noires constitue la suite et la fin de La Femme léopard. Ce onzième tome de la série Le Spirou de... se révèle plus enlevé et beaucoup plus réussi que le premier.
Spirou et Fantasio débarquent en 1947 à Léopoldville au Congo, accompagnés d’Aniota. Ensemble, ils vont partir à la recherche des femmes-léopards pour leur restituer un puissant fétiche. En chemin, leur route croisera celle d’un missionnaire belge, d’une journaliste américaine, d’un dictateur de pacotille, de savants nazis, d’un puissant marabout et de ses robots gorilles.
Ce n’est certes pas la première aventure de Spirou et Fantasio mais c’est assurément la première fois que le scénario donne une telle importance à la reconstitution du contexte historique. Les dialogues particulièrement soignés accordent une large place aux tournures bruxelloises et congolaises tandis que le récit soutenu fait se succéder à un rythme effréné les personnages hauts en couleurs, parfois trop. D’ailleurs le principal défaut de ce tome est la propension de Spirou et Fantasio à se faire voler souvent la vedette par d’autres acteurs.
Ce léger défaut du scénario de Yann est compensé par la ligne claire de Schwartz qui atteint sa pleine maturité. Le dessinateur s’est parfaitement approprié Spirou et Fantasio. Il ajoute à cette aisance, des personnages expressifs, des décors soignés et des différentes atmosphères remarquablement restituées n’ont rien à envier aux albums de Fournier, Franquin et Janry.
Bien meilleur que le premier volet, le Maître des hosties noires séduit par le souffle de l’aventure qui émane de ses pages. Les défauts du premier opus ont en partie été gommés même si l’album reste encore très bavard.