Si la loi du plus fort dévore les faibles, elle peut donner naissance à des héros affirme le premier volume de Lyla et la bête qui voulait mourir. Un début de série palpitant et déchirant !
Dans une ville où règnent la corruption et la misère, Aron rêve de paradis. Ce dernier est une chimère, créature mi-homme, mi-animal, dont l’espèce est discriminée. Enlevé petit par la mafia et élevé comme une machine à tuer, il garde son insouciance grâce à un livre pour enfants. Le conte parle d’une fillette aux yeux bleus qui emporte le héros vers les cieux.
Lorsqu’il tombe pendant une mission sur Lyla, une jeune fille au même regard, Aron a un déclic. Désobéissant aux ordres, il décide de la sauver et s’embarque dans une course-poursuite où il devient le gibier de son ancien maître. Mais qu’importe, il a trouvé l’ange qui va lui offrir son salut, avec une seule issue : la mort.
Bien que Lyla le haïsse, elle va devoir s’allier avec Aron dans cette cavale brillamment racontée par Asato Konami. Le duo que nous offre le scénariste est si complexe qu’il fascine, entre une humaine assoiffée de vengeance et une bête candide. La drôle de complémentarité des protagonistes ponctue les péripéties sanglantes d’élans de calme, où le désespoir côtoie la rage de vivre.
Ces virages émotionnels explosent à nos yeux avec Eziwa Saita au dessin. La panique et la mélancolie se lisent dans le regard et les cavalcades des protagonistes. Les bâtiments ravagés et les sbires coiffés de masques à gaz donnent au décor des allures apocalyptiques, idéales pour le récit. Le tout magnifié par une galerie de chimères diverses qui apporte à ce premier volume de Lyla et la bête qui voulait mourir une touche fantaisiste et onirique.
Pour leur première œuvre, le duo d’auteurs a posé les bases d’un récit haletant et touchant, qui a de nombreux rebondissements à offrir.