Déjanté, violent, Orc Stain nous emmène dans le monde des orcs. Mais sous cet univers fantaisiste très bien dessiné se cache malheureusement un scénario faiblard aux dialogues fades.
TsarOrc est un puissant leader orc. Il a réuni toutes les tribus de sa race et n’a qu’une idée en tête : assouvir sa soif de conquête. C’était sans compter sur une prophétie lui indiquant qu’un Orc borgne viendra le détrôner. Ultra-classique, l’intrigue cousue de fil blanc évoque un super-vilain empêché dans son exercice par une prédiction divine.
Le moins que l'on puisse dire est que l'univers foutraque d'Orc Stain se veut brut et rude. Cependant l'orc borgne, personnage principal, manque cruellement de charisme pour passer outre ce côté monolithique. Le contexte dans lequel on évolue est flou : difficile de saisir pourquoi tant d’importance est accordée au sexe des Orcs ni pourquoi ils se battent et encore moins l'usage lourdingue des onomatopées et du langage argotique… L’intrigue va de scènes de bagarres en rencontres fortuites, sans parvenir à trouver son fil d’Ariane.
Si l’ensemble manque d'humour, son dessin détaillé, minutieux, avec des décors et des personnages à couper le souffle, sauve l’ouvrage. Même si celui-ci est surchargé, il respecte tous les codes de l’heroic fantasy et les magnifie : dans cet univers aux relents médiévaux, les couleurs apposées avec justesse permettent à l’illustration un rendu saisissant de modernité.
Si vous faites un détour par Orc Stain, il ne vaut que pour la beauté de son dessin. L’intrigue et son univers n’éblouiront pas, même les amoureux du genre…