ZOO
couverture de l'album

Série : Putain d'usineTome : 1/3Éditeur : Physalis

Scénario : Jean-Pierre Levaray, EfixDessin : EfixAuteur adapté :

Genres : Documentaire BD, Récit de vie

Public : À partir de 16 ans

Prix : 17.90€

  • ZOO
    note Zoo3.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    2.5
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album

« TOUS LES JOURS PAREILS. J’arrive au boulot (même pas le travail, le boulot) et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons – et des collègues que, certains jours, on n’a pas envie de retrouver. Même pas le courage de chercher un autre emploi. Trop tard. J’ai tenté jadis… et puis non, manque de courage pour changer de vie. Ce travail ne m’a jamais satisfait, pourtant je ne me vois plus apprendre à faire autre chose, d’autres gestes. On fait avec, mais on ne s’habitue pas. Je dis « on » et pas « je » parce que je ne suis pas seul à avoir cet état d’esprit : on en est tous là… »


La critique ZOO

Un ouvrier normand décrit sa vie de tous les jours dans l'usine de produits chimiques où il travaille. Les collègues qu'il faut supporter, les tensions, les conflits sociaux mais aussi les liens étroits avec d'autres camarades... Jean-Pierre Levaray dresse un portrait vibrant et poétique, révoltant aussi, de sa putain d'usine.

Jean-Pierre Levaray est ouvrier dans une usine de produits chimiques à Grand-Quevilly, près de Rouen. Lessivé par un quotidien qui le tire vers le bas, il raconte « l'enfer du travail salarié ». Une vie de bête, bouffée par l'usine, omniprésente. Le temps libre a du mal à jouer des coudes pour se frayer une petite place au soleil.

La répétitivité usante des jours qui se suivent et se ressemblent, les liens forts avec certains collègues, les tensions avec d'autres et la dure réalité des rapports de force avec la hiérarchie : tout y est. Le découpage rythmé en très courts chapitres apporte de la fluidité. En revanche, le petit format de l'édition originale chez Petit à petit gagnait en présentation.

Le graphisme est la drôle de surprise de ce premier volume. Le coup de crayon d'Efix est très ancré dans l'humour, et même s'il y en a beaucoup aussi dans cette tranche de vie professionnelle, on se demande s'il installera une crédibilité au récit. Contre toute attente, son style est une formidable assise. Il dédramatise en profondeur un thème scénaristique lourd. Le contre-pied fonctionne et ouvre le dessinateur à d'autres approches.

Hyperréaliste dans son histoire, décalée dans son graphisme, cette BD nous fait complices de ce quotidien vécu par plein d'ouvriers. Un récit sincère, entier, qui sent la sueur, l'odeur du bleu et les angoisses d'aller passer la majeure partie de sa vie à se faire avaler par le monstre fumant. Dans cette usine normande ou dans une autre, peu importe d'ailleurs. Cette putain d'usine est universelle.

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