Après la récente réédition de Blue World chez Pika, Glénat revient sur le chef-d’oeuvre de Yukinobu Hoshino, 2001 Night Stories, initialement sorti au Japon en 1984.

© 2001 NIGHTS STORIES GENKEI BAN
© Yukinobu HOSHINO, 2006 / Kobunsha
Dès les premières pages, le parallèle avec le film de Kubrick et le livre qui a suivi, de Arthur C. Clarke, est évident. La tribu de primates, l’os qui est envoyé en l’air et la transition avec une navette spatiale. Même s’il n’intègre pas de mystérieux monolithes noirs, Hoshino ne cache absolument pas cette filiation dans les chapitres qui vont suivre, même s’il n’en garde principalement que l’esprit et le rythme.
Il était une fois, l'espace
Chacun des récits peut d’ailleurs se lire indépendamment, bien qu’ils suivent une sorte de trame globale retraçant un lien scénaristique informel, au fil des décennies, des siècles, que tisse progressivement l’Homme avec l’espace. Au gré des histoires, l’auteur s’intéresse à divers thèmes, comme l’exploitation des ressources naturelles contenues dans les astéroïdes, les colonisations et l’usage de naissances in vitro, les enjeux politiques de l’exploration spatiale, les dangers inhérents à cette existence et les troubles psychologiques que cela peut parfois entraîner… Les scénarios mettent l’accent sur l’émotion au détriment d’une approche plus sensationnaliste. Car il est d’avantage question ici d’observer l’adaptabilité de l’Homme vis-à-vis de cet environnement surprenant et inattendu, de ses défis techniques et métaphysiques, tandis qu’il accède à un autre stade de son évolution, à la rencontre de l’inconnu.
Une œuvre d’une incroyable profondeur qui fait réfléchir sur notre avenir, servie par des planches absolument sublimes.