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Adabana - T3 : En bonus : un extrait gratuit de Boy's Abyss

couverture de l'album En bonus : un extrait gratuit  de Boy's Abyss

Série : AdabanaTome : 3/3Éditeur : Dargaud

Scénario : NonDessin : NonTraducteur : Sophie Lucas

Adaptateur : Eric Montésinos

Collection : Big Kana

Genres : Manga, Seinen

Prix : 12.90€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs3.0
    1 note pour 0 critique

Cette série va vous manipuler : acceptez-le !

Une nouvelle autrice inconnue, trois tomes pour un thriller impressionnant, Adabana a bien mérité sa sélection dans le Prix Asie ACBD 2022. Alors que le dernier volet sort en octobre, revenons sur un seinen glaçant qui impressionne de maîtrise... et d’horreur.

Mizuki est une lycéenne de bonne famille, studieuse à l’école. Le jour où elle se présente au commissariat de police pour s’accuser du meurtre de sa camarade de classe Mako, c’est la stupeur générale. Pourtant, ses avocats ne parviennent pas à croire à sa culpabilité. Ils mènent donc une contre-enquête pour comprendre ce que cache Mizuki, et qui elle protège.

Le thriller ou l'art de la construction de récit

(Cette critique veillera bien sûr à ne rien vous divulgâcher de cette histoire.) Une bonne construction de l’histoire est indispensable pour créer un bon thriller. Les révélations doivent s’enchaîner avec finesse pour perdre le lecteur, tout en le forçant à suivre le récit jusqu’au bout.

Adabana est une leçon. Le premier tome plante le décor et livre déjà beaucoup de réponses. Mais on se retrouve incapable de dire qui a tué Mako, alors que tous les protagonistes sont déjà connus. Entre ce que l’autrice montre et ce qu’elle ne dit pas, toutes les interprétations sont possibles. Une seule certitude, la violence est pesante. Le tome 2, lui, revient dans le passé pour offrir aux lecteurs le point de vue de Mako sur les évènements, mais sans aller jusqu’à sa mort. On comprend l’horreur subie par la jeune fille, mais le mystère reste entier. Le tome 3, enfin, adopte le point de vue de Mizuki pour donner à comprendre les raisons de son autodénonciation et la réalité des actes commis.

Trois actes, trois points de vue différents et une furieuse envie de retourner lire le premier volet pour mieux comprendre. Il reste finalement malgré toutes les scènes affreuses, une note douce totalement inattendue, mais très juste.

Adabana, tome 3

Adabana, tome 3
©ADABANA ©2020 by NON/SHUEISHA Inc.

Une découverte graphique 

Le dessin de Non n’est pas surprenant. Il n’a rien d’audacieux. Mais comme pour le récit, il témoigne d’une maîtrise relativement bluffante. L’artiste déploie un trait extrêmement fiable et constant. Peut-être distingue-t-on ici ou là quelques traits moins assurés, mais ils traduisent l’inexpérience et non l’incapacité. Les cadrages assurent une présence impactante aux personnages et une lisibilité sans fausse note. Vous hésitiez ? Il ne faut pas. Si la violence physique, morale et sexuelle ne vous rebute pas, il y a un récit profondément humain qui se cache derrière l’inhumanité apparente des protagonistes.

L’autrice nous incite juste à regarder de près nos semblables pour ne pas nous y tromper.

Article publié dans le mag ZOO MANGA N°5 Septembre-Octobre 2022

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