ZOO
couverture de l'album

Série : Aposimz, La planète des marionnettesTome : 7/9Éditeur : Glénat BD

Scénario : Tsutomu NiheiDessin : Tsutomu Nihei

Collection : Seinen Manga

Genres : Manga, Science-Fiction, Seinen

Public : À partir de 16 ans

Prix : 7.60€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    3.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis du manga

Essro, enfin régénéré, décide de s'infiltrer avec les siens sur les terres mêmes de l'empire de Revidor. L'empereur Suo Nichiko a effectué un repli stratégique et envoie à leurs trousses un nouvel escadron composé d'exécuteurs de réincarnés. Le combat entre l'empire et les insurgés détenteurs des invincibles BAM entre dans une nouvelle phase...


La critique ZOO

Remis de ses blessures depuis la chute d’Umé, Essro reprend sa quête vengeresse contre l’empire de Revidor. Capable de prédire l’avenir et disposant d’une armée de marionnettes régulières, l’Empereur Suo Nichiko semble intouchable… A moins qu’une BAM ne l’atteigne : seule arme capable de changer l’avenir.

Singulier. La dernière série de Tsutomu Nihei continue toujours de dérouter. Ancien architecte de profession, le génial auteur de BLAME!, Biomega et des Chevaliers de Sidonia continue d’explorer ses thématiques SF de prédilection avec Aposimz. Un monde désolé où le très militarisé empire du Revidor affronte sans pitié les insurgés qui contestent son autorité. L’un d’entre eux, Essro, est en possession de BAM : les rares projectiles capables d’outrepasser le pouvoir de prédiction de l’Empereur.

Chose étonnante pour un manga de Tsutomu Nihei, nous parlons d’empire, de pays et de rébellion… car tout se déroule en surface. Là où BLAME! et les Chevaliers de Sidonia rivalisent en termes de verticalité pour décrire des univers plus assimilables à des structures informatiques géantes ou à des entreprises aux hiérarchies pyramidales, Aposimz est une déclaration d’amour faite à l’horizontalité et aux vastes paysages.

Et la gestion des rapports d’échelle est saisissante. Depuis BLAME! (sa première œuvre), le mangaka n’a pas cessé d’exceller dans ses environnements. L’évolution des personnages dans ces structures gigantesques sont semblables à des errances de parasites dans des villes biomécaniques mortes en pleine décomposition. Ces boyaux métalliques démesurés, ces no man’s land à perte de vue et ces constructions aux dimensions cyclopéennes… rarement le cyberpunk et le post-apocalyptique n’auront connu de telles échelles que sous le trait de Tsutomu Nihei.

A force de voir l’auteur développer les mêmes thématiques SF, on pourrait craindre la redite graphique… Il n’en est rien ! Aposimz se distingue des précédentes œuvres du mangaka grâce au trait et cette absence d’aplat noir ou de noirceur dominante dans les pages. Celles du dernier manga de Nihei sont principalement blanches et ce que l’auteur avait tendance à autrefois noircir… il le ponctue de détails. Il est réjouissant de voir un dessinateur sortir à ce point de ses habitudes graphiques pour tenter un tout nouveau style et distinguer sa dernière œuvre.

Aposimz la planète des marionnettes - Tome 7

Aposimz la planète des marionnettes - Tome 7
© Glénat, 2022

C’est sur le scénario qu’Aposimz a de grande chance de fâcher. Tsutomu Nihei a toujours cette tendance à raconter une histoire sans vraiment chercher à la raconter. Et s’il le faisait brillamment dans BLAME! et Biomega (aux dialogues embryonnaires et cryptiques de sens), Aposimz se révèle très bavard et avide en explications, au point de perdre le lecteur, voir de l’ennuyer dans un trop plein d’expositions que l’auteur ne gère pas aussi bien que le dessin. Et la nature soudaine des ellipses narratives n’aide pas beaucoup à la lisibilité. Il faut que le lecteur s’accroche car la narration de Nihei n’est pas pour tout le monde.

Aposimz est ainsi une série à l’image de son auteur. Une prouesse graphique et de démesure mais qui pêche sur un scénario peut-être un poil trop bavard sur ses intentions.

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