ZOO

Irène - T3

couverture de l'album

Série : IrèneTome : 3/3Éditeur : Black Box Éditions

Scénario : Hideki AraiDessin : Hideki Arai

Genres : Manga

Public : À partir de 12 ans

  • ZOO
    note Zoo4.5

    Scénario

    4.5

    Dessin

    4.5
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis du manga

Accusée d'avoir kidnappé un enfant, Irène est contrainte de se cacher dans les bois pour fuir la foule déchainée. Iwao, blessé à la tête après leur violente altercation à l'hotel, a vent de cette situation et se lance à la recherche de son épouse pour la sortir de ce mauvais pas. Pendant ce temps, la lignée des Shishido, sous le choc et en deuil, rumine à propos de cet union.


Irène de mon coeur

L’inexorable pression de la vie peut-elle amener malgré tout à l’amour ? L’amour est-il seulement une donnée pertinente de l’équation ?

Iwao a la quarantaine. Sa vie est un enfer, non pas à cause de la multitude de tragédies qui s’enchaînent abruptement, mais parce que tout déraille lentement autour de lui. Parents séniles surexcités, environnement professionnel étouffant au harcèlement sexuel constant, ruralité dépouillée et laborieuse, solitude trop entourée, impuissance généralisée qui se transmet en suintant, incompréhension qui se renforce de l’absence de mots.

Difficile, dans ces conditions, de s’extraire de sa coquille, de sortir de l’hiver, d’éviter cette rage très propre aux travaux de l’auteur qui s’accumule, puis déferle en brisant tout sur son passage, rêves et corps indifféremment. Comment dès lors imaginer l’amour dans tant d’austérité ? Comment Irène, jeune philippine débordante de vie qu’Iwao ramène par surprise à la maison pourra-t-elle espérer ne serait-ce qu’un seul instant de répit ?

Irene, Tome 3

Irene, Tome 3 © Hideki ARAI / Black Box Éditions

Éruption solaire

Comme à son habitude, Hideki Arai impose des personnages extraordinaires à ses lecteurs autant qu’à la société qu’il dépeint, comme si leur humanité, qu’elle soit rebelle ou bienheureuse, ne pouvait se contenter de leur maigre carcasse et devait fondre sur le monde. La série prend ainsi toute sa mesure à l’arrivée de la sautillante Irène, inarrêtable boule d’énergie balancée dans un environnement social qui se meurt.

Aux angoisses des discriminations tristement habituelles s’ajoutent alors les conséquences de son insouciance inconsidérée qui heurtera tous les personnages qui se trouveront dans son sillon. Le trop-plein de caractère d’Irène, pas si innocent, fait exploser les carapaces fissurées de personnes qui, à l’inverse total des interrogations d’un Asano, bouillonnent intérieurement de désirs impossibles à concrétiser.

Discrimi-nation

D’un trait et d’une sensibilité inévitablement saisissants, l’auteur dépeint la puissance de la décrépitude à travers des prises de position infiniment conflictuelles, miroirs d’un système normé qu’il faut briser. Irène représente la dernière étincelle d’espoir et de revitalisation avant le pur désespoir et le désamour complet d’une humanité basse et vulgaire qui ne récompensera jamais sa joie de vivre. Aux intolérables réactions des masses crédules, rétrogrades et biaisées ne s’élèvera pas grand-chose de plus qu’un amas de désirs aride, brutal et dépassé du nom d’Iwao, quarantenaire, dont la vie était un enfer.

Haut de page

Commentez et critiquez

1200 caractères restants