Alors que le Docteur Lucifer doit gérer une journaliste un peu trop curieuse de ses liens avec la mafia, il est appelé au chevet d'une vieille connaissance : le Docteur Wiseman, ancien otage des guérilleros. L'avant-dernier tome de ce manga mêlant médecine et thriller oscille entre facilités et intrigue intéressante.
La clinique de Yu est presque au complet : ne lui manque qu'un anesthésiste. Ryûsei est le candidat idéal, encore faut-il le convaincre que, malgré la perte de l'usage de ses jambes, les patients méritent ses talents. Celui que l'on surnomme Docteur Lucifer attire cependant l'attention d'une journaliste fouineuse, grâce à laquelle il va retrouver Wiseman. Mais les circonstances sont loin d'être idéales, et la capacité de Yu à opérer dans des endroits incongrus va être mise à l'épreuve.
Le personnage de la journaliste sert ici de lien pour les retrouvailles des deux anciens otages. Mais les ficelles sont un peu trop faciles et les enchaînements sautent des étapes qui auraient pu être développées. Des flashbacks reviennent sur le passé et la personnalité de Yu, sans pour autant révéler quelque chose de fondamental. L'épisode de l'enlèvement du Docteur Wiseman est en revanche réussi et est l'occasion d'une incroyable reconstitution de salle d'opération en plein immeuble désaffecté.
Le dessin tend vers un réalisme poussé, que ce soit dans les décors ou les personnages. Cela donne un trait dense et très détaillé, qui sait mettre en relief la noirceur de l'ambiance lorsqu'une scène l'exige. Dommage que les expressions des personnages soient un peu figées, cela casse le rythme pourtant énergique de l'action.
L'auteur sait ménager son suspense et profite des toutes dernières pages pour faire revenir du passé un élément qui viendra changer la donne pour le sixième et dernier tome de cette série.