ZOO
couverture de l'album

Série : Les Enfants de la baleineTome : 20/21Éditeur : Glénat BD

Scénario : Abi UmedaDessin : Abi Umeda

Collection : Seinen

Genres : Heroic fantasy, Manga, Seinen

Public : À partir de 12 ans

Prix : 6.90€

  • ZOO
    note Zoo4.5

    Scénario

    4.5

    Dessin

    4.5
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Rouler sa bosse jusqu'à tomber sur un os

Quand la réalité s’incruste violemment dans un amer paradis insouciant, les secousses qui en résultent provoquent de nombreux remous.

La Baleine de glaise, vaisseau organique faisant office de petite patrie, vogue nonchalamment sur une infinie mer de sable. Aucune trace de civilisation à l’horizon jusqu’à ce qu’elle croise une autre île mouvante. Décimée, en lambeaux, cette carcasse flottante abandonnée accueille une entité étonnante : une personne aux portes de la mort que les éclaireurs de la baleine décident de rapatrier d’urgence à bord. Chambard sur l’île recluse peuplée de télékinésistes à l’espérance de vie rabougrie, car c’est la première fois que la jeune génération découvre une autre entité consciente. Les indices qui mènent au désastre sont déjà là. L’intrusion du monde extérieur dans ce petit microcosme paisible le mènera très certainement à sa perte.

Destruction du petit jardin intérieur

Poignant récit biopunk, réminiscence d’un travail stylistique affilié au studio Ghibli, s’approchant à pas de loup d’un Nausicaa, Les Enfants de la baleine est une série qui mélange intimité fondamentale vacillante et vastes horizons organisationnels inatteignables dans un maelström qui tente de toucher à notre immanence. L’adversité vient sans prévenir et les indices de civilisations persistantes dépeignent un tableau profondément indésirable. Le souhait de cohabitation n’est pas partagé. Le déchirant rejet se fonde sur la problématique éternelle du péché fondateur transmis aux descendants. Les secrets de cet îlot de paix valent-ils l’extermination de ses habitants ? Le bouillonnement des sentiments qui permettent de rester véritablement humain, mais poussent à répéter les mêmes erreurs, à se laisser happer par les mêmes faiblesses font face à la rationalité brute, répressive et sociétale qui nous fait croire qu’elle est nécessaire à la bonne marche du monde.

Les enfants de la baleine, tome 20

Les enfants de la baleine, tome 20
©KUJIRA NO KORA WA SAJYO NI UTAU ©2013 Abi Umeda / Akita Publishing Co.

Altérité et aspérités

L’autrice détache ces problématiques de l’environnement technologique qu’on s’attend à leur voir accolé, nous plongeant dans un effarement humain d’autant plus renforcé par la fascination naturelle invariablement suscités par les grands espaces. Dans son décor fourmillant de vie autant que de désolation s’entrechoquent les espoirs aventuriers de l’exhumation d’un monde caché et la terrible découverte que celui-ci pourrait très bien unanimement travailler à la chute de cette petite communauté ingénue.

Se débattant rageusement depuis 20 tomes dans un univers foncièrement guerrier, la série ne s’épuise pas, continuant à enchaîner des révélations aptes à remettre en cause l’âme humaine dans son entier.

Article publié dans le mag ZOO MANGA N°5 Septembre-Octobre 2022

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