Paru aux éditions Ki-oon, le cinquième opus de Lucika Lucika, pousse plus loin les réflexions de la petite fille. Les questionnements peuvent être terre à terre ou bien plus universels, touchant le religieux et la condition humaine. Un album où l’on ne s’ennuie toujours pas mais où pourtant manque toujours ce petit grain de folie, d’humour ou d’authenticité pour complètement séduire.
Ce cinquième tome permet de suivre Lucika dans sa quête de sens soit au travers d’objets quotidiens (un gâteau), de situations modernes (les jeux vidéo) ou plus métaphysiques (qui grignote la lune ?). Le tout est toujours rédigé en petits chapitres couleur qui font sens dans une histoire complète.
L’univers posé est charmant et de bonnes idées se dégagent. Par exemple, le chapitre où Lucika essaie d’harmoniser les bruits autour d’elle est particulièrement bien vu. Cependant, ces idées ne sont pas assez exploitées et l’aspect parfois convenu des interrogations d’enfant, dans l’histoire de lune grignotée, ou artificiel, notamment avec la quête un peu lourde sur les leggings, finissent par prendre le dessus.
En outre, les personnages secondaires manquent de consistance et d’histoire. Lucika, elle-même un peu fade, ne permet pas d’élever le tout. Le parti pris coloré du manga fonctionne toujours et permet de mieux faire passer un trait parfois incertain et brouillon. Lucika Lucika se lit toujours agréablement mais sans réussir encore une fois à séduire complètement. Si l’univers mis en place est charmant, le tout manque toutefois d’imagination et de folie, semblant se répéter.
Lucika Lucika, c’est un peu la série qui aurait pu mais non… Arrivé au cinquième tome, il faut donc sans doute faire le deuil d’un manga plus inventif et se contenter du moment plaisant de lecture qu’il offre.