Taro Nogizaka aime trifouiller dans les tréfonds de l’âme humaine. Il le révèle une nouvelle fois dans ce duel psychologique aussi déconcertant qu’angoissant.
Arata Natsume a le sang chaud, ce qui contrevient d’ailleurs aux habitudes de son métier puisqu’il est assistant social. Lorsqu’un enfant lui révèle avoir initié un échange épistolaire fascinant avec la meurtrière sanguinaire de son père dans le but de retrouver la caboche perdue de celui-ci, il sait qu’il doit s’impliquer, quitte à pénétrer dans un monde morbide.
Sa rencontre avec la tueuse psychopathe en question va le prendre de court. Bien que condamnée à mort, elle se montrera rapidement infiniment plus intelligente que ne le laissaient croire ses actes infâmes. Il va falloir creuser dans sa psyché et lui faire perdre pied pour espérer lui tirer les vers du nez, mais l’entreprise pourrait se révéler mortelle après qu’une erreur d’Arata le pousse à lui avouer des sentiments factices. Comment se dépatouiller d’une promesse de mariage lorsqu’une maniaque à la machette est impatiente de la concrétiser ? Comment lui faire avouer ses plus sombres secrets sans se faire soi-même manipuler?
Taro Nogizaka aurait facilement pu forcer le trait, mais avec sa minutie habituelle et ses visuels au cordeau, il se permet ici encore d’équilibrer plusieurs genres à la perfection. La puissance déconcertante de ses expressions faciales, notamment, rejaillit d’autant plus sur ce récit parfois humoristique, mais toujours nimbé d’angoisse criminelle.