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La parole est à la défense

Début 2023, Kujô l’implacable arrivait en France avec un premier tome remarqué. La série de Shôhei Manabe tient-elle ses promesses ?

L’expression « être l’avocat du diable » semble avoir été inventée pour Taiza Kujô. Sans le sou, répudié par sa famille, l’avocat vit dans une tente sur le toit d’un immeuble. Bien qu’étant l’un des meilleurs de sa profession, il a pour seule motivation le souci de défendre ses clients. Ni sens moral, ni argent, ni célébrité ne comptent à ses yeux. De là, pourquoi ne pas travailler pour des yakuzas ? Après tout, les criminels sont des clients comme les autres…

Présumé coupable

Après Ushijima the Loan Shark, Shôhei Manabe place Kujô l’implacable dans le monde de la pègre japonaise. Au fil des tomes, le lecteur suit les différents dossiers juridiques traités par Kujô. Leur point commun ? Le maître défend les membres du clan yakuza Fushimi.

La parole est à la défense

© 2021 Shohei MANABE

Le charismatique avocat est un personnage clivant. Est-il vraiment un héros s’il fait en sorte qu’un chauffard échappe à la prison alors même qu’il a renversé un père et son fils ? Pour autant, n’a-t-il pas aidé une femme à récupérer l’héritage spolié de son père maltraité par les gérants d’une maison de retraite ? Là réside tout l’attrait du manga. Véritable casse-tête moral, le comportement de Kujô repose sur l’unique principe que tout humain mérite d’être défendu. Pour cela, il n’hésite pas à employer des méthodes plus que contestables.

Fin de peine ?

Graphiquement, Shôhei Manabe pratique le photoréalisme : une technique tout indiquée compte tenu du réalisme de son manga. Toutefois, les scènes sont souvent figées et la qualité du dessin peut être décevante selon les tomes.

La série est toujours en cours au Japon avec, pour l’instant, 9 tomes parus. Les lecteurs français peuvent donc se rassurer : le maître a encore de nombreuses affaires à résoudre.

Article publié dans ZOO Manga N°11 Novembre-Décembre 2023

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