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Dai Dark, digne petit frère de Dorohedoro ?

Q Hayashida a conquis le monde armé de son style borderline avec Dorohedoro. À peine la série terminée, elle est de retour avec Dai Dark au style toujours aussi glauque et frappadingue. On prend les mêmes, et on recommence ?

Dai Dark, digne petit frère de Dorohedoro ?

© DAI DARK © 2019 Q-HAYASHIDA / SHOGAKUKAN

Sanko Zaha, aux os dits magi­ques, fuit à travers l’espace infini avec son fidèle Sakadoh pour échapper aux malfrats qui veulent sa peau (les os). De périple en périple, il retrouve son immortelle amie Death Delamort et rencontre l’infernal Tocard, tout aussi immortel. Les protagonistes, alliés de circonstance, sont pourchassés par la société PhotoForce et le culte de Lighthead. Ils sont appelés les 4 calamités et s’apparentent aux 4 cavaliers de l’Apocalypse.

Pour ceux qui ont aimé Dorohedoro, Dai Dark est parfait. Même ambiance loufoque et même design volontairement sale. Mais c’est le bazar, et pas que dans le dessin – au demeurant, très pêchu. Les 3 premiers tomes tricotent entre passé et présent, dévoilant pêle-mêle les personnes et les enjeux. La série est un exutoire comique, une cour de récréation animée par une violence absurde et jubilatoire. Dai Dark défoule. Mais les tomes 4 et 5 emmêlent l’intrigue comme une pelote de tripes. La tension s’effiloche. Les héros évacuent toutes leurs préoccupations tant la mort ne les atteint pas. Tandis que leursadversaires se lancent dans une course à la puissance qui ne nous sort pas du tout du réel.

« À se demander si Q Hayashida souhaite raconter qu’il est vain de se débattre face au rouleau compresseur capitaliste »

Dai Dark va plus loin dans le trash et garde son côté borderline rafraîchissant. Mais l’autrice a tout intérêt à remettre un peu d’enjeux dans ses tomes pour que la série joyeusement déjantée continue d’amuser son lectorat.

Article publié dans ZOO Manga N°11 Janvier-Février 2023

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