Sixième volet en grande pompe de la saga 14-18 sur huit hommes venus du même coin mobilisés dans les tranchées. Au milieu du carnage, chacun tente de sauver sa peau, mais la solidarité est de mise. Une narration fluide et vibrante, un dessin éclatant d’émotions...
Des héros du quotidien. C’est ce que sont Armand, Pierrot et les copains. Ces huit hommes du même village sont appelés dans les tranchées de la Der des ders. Pour une courte période, croient-ils en laissant au pays femmes et enfants. Malheureusement, la boucherie se prolonge. Toujours plus sanguinaire. Dans ce sixième opus, Pierrot reçoit une photo qui le ramène à la vie...
En cette période de centenaire beaucoup de titres, c’est un euphémisme, sortent sur la guerre des tranchées. Mais le tri est énorme. 14-18 occupe à coup sûr le haut du panier. Une fresque bâtie avec talent, animée par des gueules cassées bourrées d’amour et d’amitié, un décor planté avec précision, des dialogues forts... Corbeyran livre ici le meilleur de son talent.
Mais ô combien Etienne Le Roux lui emboîte le pas. Son graphisme doré d’authenticité et fidèle à l’époque fait de ce tome une saga pleine de rebondissements. Dans le sang, la souffrance. On est plongé sans appel dans l’enfer du carnage et ce début de XXe siècle qui a du mal à éclore. Son dessin sur la mort transpire la vie et l’espoir.
Une série en dix tomes est toujours un pari ambitieux. Il faut tenir la distance. Mais après avoir passé avec brio le cap de la moitié, ce sixième tome conforte le lecteur avide de connaître de quoi sera fait le destin des huit copains. La force narrative et graphique s’exprime à pleins poumons pour donner le meilleur de l’histoire en BD.