Ce bon vieux fossoyeur ne change pas. Et la mort n'a pas pris une ride. Mais que lui arrive-t-il, sans arrêt en guerre contre la vie, dans ce sympathique cimetière peuplé de défunts aux caractères bien trempés ? Voilà que la faucheuse veut se foutre en l'air. Un trentième tome toujours aussi drôle et dédramatisant.
Dans Pierre Tombal, la mort et la vie se partagent leur terrain de jeu : le cimetière. Le taulier, Pierre Tombal, a un humour décapant : il faut bien reconnaître que gérer les humeurs et caprices de ses pensionnaires le rend philosophe. Car les défunts ont les mêmes défauts que les humains. Il n'y a pas de raison.
De la Faucheuse aux idées suicidaires (on aura tout vu) aux morts qui reçoivent leur courrier, ce nouveau recueil de strips, d'une à plusieurs planches, désacralise le sujet en franche rigolade comme à son habitude. Passée la crainte du trentième et énième tome aux gags redondants, les aventures du fossoyeur s'avèrent toujours aussi mortelles.
Cauvin sait éternellement déceler les bons ressorts et les chutes qui tombent à pic. Le dessin bondissant d'Hardy se met au service du dialogue, des maximes et autres morales de fossoyeur. Graphiquement, Pierre Tombal ne se réinvente pas. C'est du trait très franco-belge, du gros pif façon Franquin et du mouvement esprit Pilote. Simple, habituel et efficace, pas de révolution. Mais plutôt des codes d'humour qui perdurent en bande dessinée, l'héritage de Gaston, du Marsu, de Spirou et consorts.
Cette série fleuve procure toujours de bons moments et, à défaut d'éclats de rire, de belles leçons de vie. Et donc de mort. Il y a toujours une bonne blague planquée sous la couronne mortuaire...