Herr Doktor traverse la Seconde Guerre mondiale et l’Europe sous différents drapeaux. Ce médecin tentera de garder son humanité et de respecter son serment d’Hippocrate tout en découvrant les nombreuses victimes collatérales du conflit mondial. Un récit historique au trait classique et aux souffrances croisées touchantes.
Martin Wisenfall vient de terminer la drôle de guerre. Il retrouve sa femme, juive, et sa fille à Strasbourg avant de fuir l’avancée des nazis, qui les finiront par le rattraper. Victime d’un chantage, ce « Herr Doktor » comme le surnomme les Allemands devra suivre un escadron de SS en Ukraine. Face à des exactions de tous bords, il devra choisir de quel côté de l’histoire il se range. Sa réponse sera courageuse et étonnante...
À travers le destin d’un Alsacien, dont la nationalité officielle passe donc de française à allemande dès 1940, Jean-François Vivier arrive à mettre en lumières des parcelles méconnues du XXe siècle. De l’Holomodor, grande famine provoquée par les collectes de l’Etat soviétique en Ukraine dans les années 30, à des poches de résistances inattendues, cette fresque fait aussi la part belle au destin d’une famille déchirée par la Guerre. Si on pouvait craindre un récit manichéen, le scénario a su conjuguer quelques immondes salopards à d’autres personnages plus nuancés : un portrait crédible d’une période noire.
La ligne claire qui porte le récit rend l’horreur supportable à la vue et les décors, en extérieur comme en intérieur, historiques et intemporels à la fois. Martin Wisenfall, à qui Régis Denoël a prêté les traits du scénariste Jacques Martin, a l’avantage d’incarner parfaitement le type ni héros ni couard, de ceux à qui on peut s’identifier aisément. Malheureusement quelques maladresses dans certains visages ou proportions entachent l'ensemble...
Le périple de ce Herr Doktor n’est pas fini : il pique notre curiosité.