Suiciders - T1 : Des Hauteurs de l'Abîme

Los Angeles a été emportée par l’ultime tremblement de terre dit le « big one ». De ruines fumantes est sortie New Angeles. Cette cité protégée de l’extérieur par un mur s’est pris de passion pour des combats de gladiateurs nouvelle génération. Les athlètes ont des équipements technologiques dernier cri et des corps ultra-refaits. Le Saint, champion incontesté, pourrait bien voir son titre remis en cause dans cette dystopie prenante et particulièrement sombre.

Le Saint se prépare pour son combat lors de la grande nuit de l’affrontement des Suiciders. Tout New Angeles se prépare pour ce grand rendez-vous. Pendant ce temps, un couple de réfugiés paie pour pouvoir quitter leur vie de misère en entrant clandestinement dans cette ville pleine de promesses pour eux.

Ce récit d’anticipation va rapidement virer au thriller haletant et noir. Deux histoires se mêlent : le présent avec le Saint pris dans une sale histoire pour protéger le secret de ses origines et le passé évoquant le parcours d’un immigré passant grâce à la violence d’un côté à l’autre du mur. En plus de la violence, Suiciders aborde intelligemment de nombreux sujets actuels comme la corruption, l’immigration, la perfection esthétique... Cependant, le rythme haletant ne fait pas oublier de nombreuses questions en suspens sur ce monde post « big-one ».

Le dessin de Lee Bermejo est sans conteste le point fort de ce tome. Les traits efficaces, sans artifices, se révèlent réalistes et d’une expressivité forte. La couleur joue beaucoup pour la mise en place des différentes atmosphères de l’histoire. La violence des combats est si bien retranscrite qu’elle adresse des uppercuts au lecteur, qui en saisit la douleur et l’absurdité à la fois.

Cette ouverture de série percutante prouve que l’univers de ce comics ne demande qu’à se développer.