Juste après la défaite de Waterloo, le capitaine Maxime Danjou est agressé par des royalistes, à peine sorti de l’hôpital. Lorsqu’il reprend conscience au commissariat, il apprend qu’il s’appellerait Théodore Brunoy. À l’instar d’un XIII ou d’un Jason Bourne, le nouveau héros que Frank Giroud a imaginé pour Gilles Mezzomo, va devoir repartir à la conquête de sa mémoire. Une quête qui s’annonce pleine de surprises.
Du commissariat, une femme dénommée Mathilde Brunoy emmène son prétendu mari à Rouen dans le riche domaine qu’elle régit d’une main de fer. Là, il se découvre sur un tableau sur lequel il figure au bras de Mathilde. De plus en plus troublé par ce passé qu’il ne reconnaît pas, il va mener sa propre enquête...
À mesure où Danjou/Brunoy croit faire la lumière sur son passé, le mystère ne fait que de s’épaissir. L’intrigue imaginée par Frank Giroud, menée de main de maître, transpire le plaisir d’aborder une époque, l’Empire et la Restauration, où il peut donner libre cours à son goût pour l’Histoire, son cheval de bataille.
Gilles Mezzomo retrouve le scénariste avec qui il entretient une formidable synergie. Son dessin, habituellement plus que plaisant, se révèle ici beaucoup plus jeté que de coutume, offrant au regard de son lecteur une alternance de planches ou de vignettes inégales dans leur finition. Son travail rappelle celui de Michel Faure et de sa mythique série, Les Fils de l’Aigle, dans laquelle il pouvait déployer son immense maestria graphique sur une page suivie au verso par une planche au look de storyboard.
Il serait dommage que pour de seuls délais de publication, que Gilles Mezzomo en vienne à sacrifier le talent dont il a toujours fait preuve. D’autant que cette histoire s’avère prenante et palpitante dès les premières pages. Loin de pouvoir deviner ce qui se trame autour du héros, le lecteur n’est pas au bout de ses surprises.