Face au mur, c’est l’histoire d’un p’tit bonhomme pour qui tout commence de travers dans l’existence. Et ça ne va pas s’arranger. Braquages, violence extrême, grand banditisme. C’est ce que raconte brillamment Laurent Astier en retraçant la vie de Jean-Claude Pautot. Un polar au graphisme aussi fort que la narration. Dans et hors les murs.
Jean-Claude Pautot est tombé tôt dans la délinquance. Très tôt. Trop tôt. Braquages, gros coup, il va vite rejoindre le grand banditisme. Un coup réussi, de la thune plein les poches. Les belles poupées, les soirées, la vie de château. Avant de se ranger des bagnoles et, à chaque fois, être surpris des années plus tard par les flics qui viennent cogner à sa porte, au petit matin...
Quand Laurent Astier met pour la premier fois les pieds à la Maison centrale de Saint-Maur pour intervenir auprès des détenus, il est loin de se douter qu’il va faire une rencontre déterminante : une matière en or pour le scénario de son prochain polar. Le résultat, c’est Face au mur, un récit authentique où la réalité dépasse souvent la fiction.
Le format et le trait dans une veine comics apportent un plus au traitement du parcours du bandit de grand chemin. Tout est réuni : le sang, la sueur, le calvaire de la cellule, de la privation de liberté, de la cabane. Et, chaque fois, cette envie plus forte d’aller faire le plein d’adrénaline et de pognon. Mais la belle vie devient vite moche. Le trait est acéré, précis, bourré d’émotion.
Ce p’tit gars pour qui tout a mal démarré, c’est Jean-Claude Pautot. Il a fait les choux gras des journaux du Sud-Est, le Progrès en tête, entre 1972 et 2015. C’est la matière du récit, profond, qu’on lit à cent à l’heure. Jusqu’à se retrouver face au mur. À l’image de ce gangster attachant.
0 0