À 4 mètres du sol, c’est l’histoire d’un ado mal dans sa peau et celle d’une rivalité qui dégénère. C’est aussi un récit sensible sur la construction et l’acceptation de soi, à l’âge des émotions intenses et des prises de risques inconsidérées. Un récit initiatique réussi.
Raoul est le beau gosse du collège, petit coq populaire à l’arrogance affichée. Mais s’il joue les gros bras en public, il cache une phobie qui complique la relation déjà houleuse qu’il entretient avec son père. Difficile en effet de grimper sur les toits pour prendre la digne relève d’un père maçon, quand on souffre de vertige...
Alors quand un petit nouveau qui joue les équilibristes débarque, Raoul se sent menacé. Yohann intrigue, impressionne et se fait vite une place dans la bande. Entre les deux adolescents au physique et à la personnalité diamétralement opposés naît une rivalité teintée de jalousie, qui monte crescendo jusqu’à la provocation de trop, celle qui fera basculer leur destin. Pour le pire, peut-être aussi le meilleur...
L’adolescence, cette merveilleuse période qui trimballe avec elle son fardeau de doutes et de complexes. La force de cette fable, c’est de retranscrire avec justesse les flottements et errances de ces moments difficiles, quand on peine à trouver sa place.
Raoul est la parfaite incarnation du gamin à la fois détestable et touchant, qui cache derrière une attitude agressive un profond manque de confiance en lui et une immense frustration. Les autres personnages, même si moins développés, ne sombrent pas non plus ni dans le cliché ni dans la caricature. Le trait brut et nerveux rend les expressions et regards intenses, à l’image des tourments intérieurs du héros et des émotions excessives propres à son âge.
À 4 mètres du sol nous invite, pour les plus jeunes, à nous assumer et à nous estimer, et nous rappelle, pour les autres, des souvenirs de jeunesse en demi-teintes.