Avec son meilleur ami Job, le Bouncer est aux trousses d’un redoutable bandit mexicain, El Cuchillo. Ce dernier a enlevé la jeune Panchita qui, sur son crâne, arbore la carte tracée par feu son père d’un fabuleux trésor. La poursuite les entraîne au-delà du Rio Grande. Ce second volet d’un diptyque commencé avec L’or maudit est mené tambour battant par un François Boucq au sommet de son art.
En cours de route, un détachement d’une armée hétéroclite commandé par le capitaine Ledrillant se joint au Bouncer et à Job pour récupérer le trésor impérial. Mais des militaires mexicains entendent également mettre la main sur la galette : Job ainsi que quelques hommes de Ledrillant sont retenus en otages en attendant qu’ils parviennent à mettre El Cuchillo hors d’état de nuire et, surtout, revenir avec le magot.
Comme souvent dans les romans de « frontière », le choc des us et des cultures entre mexicains et les gringos, est impressionnant. Cormac McCarthy pour la littérature (La trilogie des confins) ou Sam Peckinpah (Major Dundee) au cinéma l’ont brillamment illustré. Et, en bande dessinée, comment ne pas penser en lisant ces pages à Blueberry et le cycle du trésor entamé avec Chihuahua Pearl !
Le scénario de ce somptueux diptyque est, cette fois, entièrement assumé par François Boucq. Si l’on y retrouve çà et là, au fil des péripéties des accents « jodorowskiens », l’histoire imaginée par Boucq se révèle ici plus humaine. Cette aventure du Bouncer rappelle aussi par maints aspects un des sommets de Blueberry : Les Monts de la Superstition.
Son trait, ses cadrages, le découpage de son récit n’ont que peu de choses à envier à Jean Giraud. On admire le rendu de ses paysages, canyons et déserts confondus. Ce Bouncer nous console au-delà de toutes les espérances qu’a pu susciter le projet d’un Blueberry 1900 que Jean Giraud avait imaginé pour lui.