Le chocolat, gourmandise du monde entier, méritait sa série. C'est chose faite avec ce premier album du Maître chocolatier. Au travers du parcours d'Alexis Carret, jeune chocolatier talentueux, la BD met en scène les coulisses de ce monde gourmand pour un résultat pas gastronomique mais qui a un goût de « reviens-y ».
Une nuit dans une discothèque de Bruxelles, Benjamin est prié de voir le patron. Ce dernier, dangereux mafieux, lui fait passer un message très clair sur ses dettes : « tu rembourses ou tu auras des problèmes ». Le lendemain dans un autre quartier, Alexis Carret prend son service dans la prestigieuse chocolaterie Perdreaux, dont la fréquentation a augmenté grâce à son talent.
Le récit s'installe dans la lignée de ses séries d’aventure sur les mets de bouche, de Châteaux Bordeaux aux Maîtres de l’orge en passant Food Wars... L'entame un peu poussive, surtout dans les dialogues, se rattrape au fil des pages où les personnages se densifient. L’histoire et leurs échanges entre protagonistes s'épaississent et la recette finit par prendre.
Si l’intrigue mafieuse semble un bien trop grand pour cette chocolaterie, le cœur du récit est porté par l'amour inconditionnel du chocolat qu’ont les héros et par ricochet le lecteur. Tout au long de l'album, certaines étapes de fabrication et les pratiques de certaines dynasties chocolatières ou grands groupes industriels sont révélées, de manière très documentée.
Le dessin réaliste ancre la série dans l’époque et la Belgique actuelle sans difficulté. Les clins d'œil à la BD, notamment lors d’un passage sur une brocante bruxelloise rendent l’ensemble sympathique même si les personnages manquent encore de présence.
Au fil des pages, la naïveté de ce premier tome du Maître chocolatier s’estompe pour donner envie de goûter la suite du récit...