Recommandé par son ami, le curé Arthur, au père Étienne, un proche de la baronne Barbier de Conches, Jérôme est engagé par la vieille dame pour enquêter sur l’enlèvement de son fils assorti d’une demande de rançon. Alain Dodier nous concocte une intrigue qui démarre sur les chapeaux de roues, au risque de laisser son lecteur un rien dubitatif quant aux rapports entre le « séquestré » et son ravisseur, au demeurant pas très crédibles.
En fait, la baronne soupçonne son rejeton d’avoir organisé lui-même son rapt pour l’obliger à vendre le château familial qui aurait besoin de fort coûteuses réparations. Jérôme commence son enquête en se rendant au cabinet de ce fils prétendu médecin généraliste à Clichy pour y découvrir le nom d’une doctoresse qui y exerce depuis déjà de nombreuses années. Mais un petit coup d’œil sur les boîtes aux lettres de l’entrée voisine de l’immeuble remet Jérôme sur la bonne piste.
Le dessin de Dodier, parfaitement rodé dans sa précision, est à l’aune de son héros dans l’exercice de son métier : il a pris de la bouteille au fil de ses enquêtes menées de façon plus méthodique, faisant montre d’un professionnalisme digne de confiance dans l’efficacité de ses recherches. Jérôme se révèle ici un peu moins lunaire, malgré ses accès à l’hypersomnie.
Une pagination supérieure aux normes habituelles de la série n’empêche pas le récit de traîner dans des séquences inutiles, telles ces deux pages au cours desquelles Jérôme s’escrime à pénétrer dans des appartements en crochetant la serrure. On retiendra de cette histoire le portrait très fort de la baronne, une septuagénaire au caractère bien trempé. Par contre, Babette, la compagne de Jérôme, est réduite cette fois à un rôle de potiche. Dommage car son personnage mérite mieux !
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