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Shakespeare World

couverture de l'album Shakespeare World

Éditeur : Casterman

Scénario : Astrid Defrance, Jules StromboniDessin : Jules StromboniAuteur adapté :

Genres : Fantastique, Humour, Roman Graphique

Public : À partir de 16 ans

Prix : 24.95€

  • ZOO
    note Zoo5.0

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Le synopsis de l'album Shakespeare World

Un petit chien se glisse dans le caveau de William Shakespeare, y dérobe un os, et déclenche une terrible malédiction. Bientôt l’Angleterre est sous les eaux, la guerre civile menace, et les citoyens britanniques possédés par le théâtre de Shakespeare essaient de s’organiser et de survivre dans le chaos. L’album suit la traversée de plusieurs personnages aux prises avec les plus beaux dialogues et les pires scénarios jamais écrits par le grand dramaturge.


La critique ZOO sur l'album Shakespeare World

On attendait Jules Stromboni, après son impressionnant album Mazzeru. Le voilà de retour jonglant avec les vers de Shakespeare dans une superbe fable urbaine tragique et décomplexée, co-signée par Astride Defrance.

Un roquet dérobe un os dans la sépulture de Shakespeare, une pluie torrentielle et ininterrompue s’abat sur Londres, la guerre civile enfle dans la capitale anglaise et soudain, tous se mettent à réciter les textes du grand dramaturge en guise de dialogue…


Shakespeare World
s’ouvre en trombe. Surprenant sans cesse, le récit nous entraîne dans un périple digressif où tous les protagonistes finissent par se croiser… Plus l’intrigue avance, plus le ton se durcit. Astride Defrance, qui signe ici son premier scénario BD, et Jules Stromboni posent un regard sans compromis sur les dérapages d’une société en pleine dérive. Au fil des pages, on découvre un peuple qui perd ses repères et suit aveuglément des dirigeants sans scrupules, avides de pouvoir. Les sublimes dialogues élisabéthains contrastent avec les horreurs shakespeariennes que revivent certains personnages en pleines cases. Le bruit et la fureur sont partout donnant la vertigineuse impression au lecteur de plonger dans une pièce absurde aux reflets sombrement réalistes. Malgré la versification des dialogues et leurs nombreuses contraintes, la narration s’avère particulièrement fluide. Le trait épuré qu’adopte Jules Stromboni n’est pas sans rappeler celui de Bastien Vivès.

Aux antipodes du charbonneux Mazzeru, il s’avère cependant très vivant, enlevé, avec des cadrages adroitement posés qui dynamisent cette époustouflante aventure prospective, sèche et cynique. Si “All the world is a stage” clamait le dramaturge du XVIe siècle, Shakespeare World remplace l’affirmation par la question « Notre monde ne deviendrait-il pas une tragédie shakespearienne ? ».

Chronique publiée dans ZOO N°76 - Mars - Avril 2020

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