Le Petit Poucet moderne ne sème pas de cailloux mais fraude le train pour partir loin, très loin. Le Petit Poucet moderne ne dit rien, pas besoin. Le Petit Poucet moderne sait très bien comment arriver à ses fins… Pourrait-il abandonner père, mère et frères, pour seulement voir la mer ?
L'image de l'océan à gauche ne serait-elle pas un clin d'oeil?
Ils sont sept. Trois paires de jumeaux et Yann, le petit dernier. Celui qui refuse de parler et préfère rêver. Un soir, le voilà qui réveille ses grands frères, tout paniqué : il a entendu ses parents projeter de tous les tuer. Sans s’attarder, la fratrie fuit dans la nuit. Direction l’océan, le grand. Chemin faisant, il croisent une galerie de personnages tantôt bienveillants, souvent méfiants, parfois même carrément malfaisants. Dans ce road trip initiatique qui les unira à jamais, il pourront seulement compter sur les puissants liens de la fraternité…
Sept enfants fuyant des parents maltraitants, évitant tant bien que mal les dangers jusqu’à se faire piéger par un vrai méchant, mais parvenant tout de même à lui échapper au dernier moment… Car tout est bien qui finit bien, heureusement !
Cela vous rappelle quelque chose, évidemment ?
L’Hermenier et Stedho adaptent le roman primé de Jean-Claude Mourlevat, lui-même librement inspiré du célèbre Petit Poucet, version revisitée. Avec comme originalité de présenter les multiples points de vue des différents personnages, sous forme de témoignages.
Le caractère inquiétant et même angoissant du récit est particulièrement bien rendu par le dessin et l’expressivité des traits : les adultes malveillants sont réellement effrayants, l’atmosphère se fait crépusculaire, à peine réchauffée par les fugaces mais vivaces éclats de solidarité de ce drôle de gang en cavale, auquel on peine pourtant, à regret, à s’attacher.
Une fable à l’ambiance sombre, onirique et cruelle, comme peut l’être la vie... Mais dont la chute, différente de sa version contée, révèle une vérité surprenante et finalement étonnamment rassurante.