Vincent en est sûr : l'Empereur lui a souri. Tout le monde lui sourit, d'ailleurs. Avec sa frimousse d'ange, le jeune tambour est la seule lueur d'espoir qui subsiste dans l'univers absurde de la désastreuse campagne de Russie menée par Napoléon. Un dernier reste d'innocence, choyé et protégé par son entourage, à l'heure où la plus grande armée que le monde ait jamais connue continue de marcher à sa perte.
Le tambour de la Moskova
Éditeur : Le Lombard
Scénario : Simon SpruytDessin : Simon SpruytTraducteur : Laurent Bayer
Genres : Historique
Prix : 19.99€
- ZOO5.0
Scénario
5.0Dessin
5.0 - 4.51 note pour 1 critique
Le synopsis de l'album Le tambour de la Moskova
Perdu dans la steppe russe
Le désastre de la campagne de Russie vu par un jeune soldat : voilà le pari réussi de Simon Spruyt dans cet album éblouissant traitant d’un épisode si tragique du Premier Empire.
La campagne de Russie est un des moments phares des bandes dessinées traitant de la période napoléonienne. L’anéantissement de la Grande Armée suite aux décisions discutables de l’Empereur est en effet un jalon essentiel de la fin de l’aventure impériale.
Des pas de côté originaux
Ici, Simon Spruyt fait un pas de côté en débutant et terminant son récit par deux épisodes de ces gigantesques mouvements de troupes : la bataille de la Moskova le 7 septembre 1812 et l’arrivée à Smolensk le 7 novembre 1812, première grande étape de la Retraite de Russie. Une seule case concerne le point culminant de cette marche tragique vers l’Ouest, la bataille de la Bérézina du 26 au 29 novembre 1812. Cette fausse défaite sauve au contraire les derniers survivants de la Grande Armée. Autre pas de côté de l’auteur, son narrateur est un vieil homme qui raconte à un mystérieux interlocuteur, presque cinquante ans après les faits, sa participation à la campagne de Russie alors qu’il était un (très) jeune tambour.
Un héros peu sympathique
Simon Spruyt déroule le fil des faits historiques à travers les yeux de l’adolescent, toujours au cœur des combats bien qu’il ne soit pas armé. L’auteur prend le risque (payant) de donner à son héros un caractère guidé par la lâcheté et l’opportunisme. Il en fait ainsi un personnage antipathique, mais humain, noyé dans l’horreur de la guerre. Le fait qu’il ait décidé de rester vivre en Russie le rend plus attachant. Le tambour n’est d’ailleurs pas le seul militaire à perdre pied dans cette campagne qui s’enlise dans les steppes russes. Et finalement, les soldats du Tsar apparaissent beaucoup plus sympathiques que les Français, apportant une originalité supplémentaire au récit.
La révélation de l’identité du mystérieux interlocuteur est sans conteste le bouquet final d’un album très documenté, d’une grande richesse scénaristique et qui montre sans fard les atrocités de la guerre.
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