Hard Boiled

Hard Boiled © Futuropolis, 2021

Enquêteur en assurance, Carl Seltz aime son épouse et ses deux enfants. Américain moyen et modèle, l'homme se satisfait de la routine dans son couple et sa famille. D'autant que sa femme a une libido au top. De son côté, Nixon, lui, est collecteur d'impôts. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ses choix radicaux sont empreints d'une violence sans limite. Unité 4, machine à tuer des robots, unité 2... Les machines sont-elles vraiment différentes des hommes ?

Dans ce chef-d'œuvre de la bande dessinée américaine devenu universel, Frank Miller signe un scénario cyberpunk totalement azimuté. Ça part en vrille dans chaque case, à chaque page, derrière le moindre dialogue lunaire. Hard Boiled se dévore comme une boîte de beans à l'heure du breakfast anglais. Ou mieux, comme un pot bien gras et calorique de beurre de cacahuètes dont raffolent tant les Américains.

C'est le cadre narratif rêvé pour Geof Darrow, auteur de la série Shaolin Cowboy. Personne mieux que son pote Miller ne pouvait lui construite une ossature scénaristique aussi décalée pour laisser libre court à son orgie graphique. Du sang, de la violence, des mauvais sentiments, des humains, des robots et une critique acerbe de la société de consommation américaine : c'est le résultat graphique de cette super bande dessinée, incontournable pour tous les fans de Neuvième art, Outre-Atlantique et partout ailleurs.

D'abord traduit en français en 1995 chez Delcourt, Futuropolis a réédité cette bande dessinée américaine culte en novembre 2021. Grand bien en a pris à l'éditeur qui a su saisir l'importance de l'œuvre de Geof Darrow, de surcroît ce titre avec Frank Miller. Les couleurs sont l'œuvre aussi vive et soignée de Dave Stewart : elles apportent une touche de folie supplémentaire au coup de crayon ahurissant de Geof Darrow. Trois génies au service d'un seul titre : c'est la combinaison gagnante d'Hard Boiled. Attention chérie, ça va vraiment trancher !