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Vietnam Journal - T5 : L'offensive du Têt 68

couverture de l'album L'offensive du Têt 68

Série : Vietnam JournalTome : 5/7Éditeur : Delirium

Auteur :

Prix : 20.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Le synopsis de l'album L'offensive du Têt 68

VIETNAM, Janvier 1968. Scott Neithammer, reporter de guerre, poursuit sa couverture du conflit sur le terrain en compagnie des jeunes marines. A l'arrivée du nouvel an (31 Janvier), alors que les civils et les armées du Sud s'attendent à une trêve, les forces Nord-Vietnamiennes, jusqu'alors sous-estimée dans ses capacités offensives par l'état-major US, lancent leur plus grande offensive du conflit. Véritable tournant de la guerre, cette offensive met à jour les limites de l'intervention militaire américaine. En effet, si cette offensive est contenue après de violents combats, les forces US commencent à réaliser que, malgré les victoires acquises sur le terrain, la guerre elle-même sera dure à gagner. C'est le triste constat que vont faire Journal et les marines, lors de la terrible bataille pour le contrôle de Huê, grandiose cité impériale historique du Vietnam, dont le site, comme la population civile, subiront la violence et l'horreur de la guerre totale.


La guerre dans ce qu'elle a de plus sale et brutal

Une série de longue haleine, sur un sujet pas simple, mais soutenu par un éditeur convaincu de la pertinence de son œuvre, Vietnam journal de Don Lomax sort son 5e opus chez Délirium, en ce mois d’août. Un regard sur la guerre du Vietnam qui mérite d’être lu par tous les amateurs et les amatrices de récits de guerre.

Fin janvier 1968. L’armée du Nord Vietnam lance une offensive massive sur les positions ennemies. Sa cible principale, la Cité impériale de Hué, dans une offensive désignée ensuite comme L’offensive du Tet. Journal, en menant une enquête sur les trafics de drogue liés à la CIA, se retrouve au cœur des évènements. Quelques semaines de combats acharnés qui vont avoir un impact massif sur la suite du conflit.

Un point de vue de plus en plus pro-guerre ?

Au bout de 5 tomes, on peut sans doute commencer un peu à chahuter Don Lomax. Jusqu’ici, sa partition était sans fausse note. Il livre à chaque fois un récit immersif qui plonge le lecteur au cœur des horreurs d’une guerre particulièrement sale. Il le fait en offrant des moments d’humanité qui frappent fort quand ils arrivent entre deux boucheries. Ce 5e tome ne fait pas exception.

Alors qu’est-ce qui coincerait ? Le point de vue. Le héros de Don Lomax est un journaliste présent au cœur des batailles, au plus près des soldats. Cela permet à l’auteur de mettre en avant le destin tragique des soldats américains. Mais dans ce 5e tome, il y a une musique qui se fait entendre, légèrement différente des précédents tomes. Une critique plus piquante des protestations civiles contre la guerre au Vietnam. Evidemment, Journal en tant que personnage, prend le parti des combattants, dont il partage le quotidien et les déboires. Mais Don Lomax, lui, ne sème plus autant les arguments anti-guerres. Bien sûr, il pointe les décisions cruelles de l’Etat-major américain. Mais avec moins de force qu’il ne pique les militants restés au pays. Ce qui crée une forme de déséquilibre entre un héros qui prend parti et un contexte qui nuance moins le point de vue du personnage.

Vietnam Journal T.5 - L'offensive de Têt 68

Vietnam Journal T.5 - L'offensive de Têt 68
© Delirium, 2022

Peut-être que cette séquence, qui couvre quelques semaines à peine, de guerre intense, impose un tel déséquilibre. Il sera intéressant de voir au tome 6, si Lomax vient redonner un peu de crédibilité au camp des anti-guerre. Parce que rappelons-le, mais les soldats américains se font massacrer pour un enjeu idéologique qui ne les regarde pas. Leur présence est un non-sens et leur mort encore plus. On sentait ce paradoxe auparavant. On espère le retrouver par la suite.

Et malgré cette petite déception, Vietnam journal tome 5 reste une lecture incontournable de cette année 2022. Parce que les moments d’humanité qui nous sont offerts rappellent combien nous ne sommes qu’une seule race à travers toute la planète, au-delà des considérations d’origines ou d’idéologie.

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