ZOO

Prison

couverture de l'album Prison

Éditeur : La Boîte à Bulles

Scénario : Sylvain DorangeDessin : Sylvain Dorange

Genres : Documentaire BD

Public : À partir de 16 ans

Prix : 18.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs4.0
    1 note pour 0 critique

Le synopsis de l'album Prison

Bienvenue en prison. Ici, le sable du temps s’écoule plus lentement qu’à l’extérieur. Les grains doivent être plus gros. Guy partage sa cellule avec Vic, un héroïnomane, et Hassan, un SDF cambrioleur de bas étage à la santé précaire. Cela fait quelques jours que ce dernier se tord de douleurs dans son lit. Malgré ses demandes de soins répétées, l’administration pénitentiaire fait preuve d’une indifférence coupable. Malheureusement, la situation d’Hassan n’est pas une exception. Derrière les portes d’acier vit aussi Toufik, un détenu psychotique oppressé par cet environnement pathogène, et Audrey, une surveillante tombée tristement amoureuse d’un détenu. Les quatre contes cruels de Prison dressent le portrait d’un écosystème opaque et inhumain, où privation de liberté rime avec violence, privation de soin, de silence, de vie sexuelle et d’amour. Avec, au final, un constat sans appel : la détention ne réinsère pas....

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La critique ZOO sur l'album Prison

En taule, la violence de l'extérieur est exacerbée. Cet espace de sanction du droit est, en réalité, une zone de non-droit. C'est ce que racontent Anne Royant et Fabrice Rinaudo à travers quatre histoires de vie qui n'en ont plus. Le coup de crayon de Sylvain Dorange, à la croisée des chemins entre fiction et réalité, apporte une grande crédibilité au propos. Après la lecture de cette BD, on ne voit plus la prison de la même façon. 

Quatre histoires de vie qui partent en vrille et se terminent derrière les barreaux. Quatre itinéraires, somme toute assez banals, qui se retrouvent dans le ventre de l'Ogresse, la prison. Une cellule de 10 m2 à trois pour Vic, Guy et Hassan. La colère, la révolte et la haine pour Toufik, Patrick et Jean. Une histoire d'amour impossible mais qui survit à l'innommable entre Audrey la matonne et Fred le détenu. L'histoire d'Antonio, Alex et du narrateur qui montre que la prison engendre délinquance et criminalité plus qu'elle ne les soigne.

Ces quatre histoires sont autant d'exemples criants qui apportent de l'eau au moulin d'une réalité souvent méconnue du grand public : non, la prison ne réinsère pas, non, les détenus, dans leur grande majorité, n'ont pas la « belle vie » présupposée, à l'image d'un Balkany ou autre délinquant en col blanc, non, la prison n'aide pas à soigner ses maux mais contribue, au contraire, à les amplifier et en créer de nouveaux.

Prison

Prison
© La boîte à bulles, 2022

Ces quatre histoires, c'est aussi et avant tout celle d'une rencontre entre le scénariste ( Fabrice Rinaudo ), les dessinateurs (Sylvain Dorange et  Anne Royant ) et Rosanna Lendom, avocate membre de la Ligue des Droits de l'Homme, particulièrement attachée aux droits humains. Ce n'est certes pas la première bande dessinée sur l'univers carcéral. Mais sûrement une des premières à la décrire sans fard, dans son propos, sa narration et son graphisme, tous trois très profonds.

Ces quatre récits ne sont pas là pour embellir la vision des détenus. Tous sont là car il y a de bonnes raisons de les trouver ici, privés de libertés. Mais les bonnes raisons ne justifient pas l'inhumanité qui règne dans les prisons françaises, plusieurs fois épinglées pour leur absence d'intimité et l'atmosphère de violence qui y règne en maître. Prison ne changera pas le monde carcéral. Mais elle a le mérite de contribuer à mieux le décrypter, dans le souci d'une prise de conscience collective. Et il reste beaucoup de boulot.

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