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Les grandes et les petites choses

couverture de l'album Les grandes et les petites choses

Éditeur : Nathan

Scénario : Rachel Khan, Aude Massot

Prix : 22.00€

  • ZOO
    note Zoo3.0

    Scénario

    3.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Les grandes et les petites choses

11 secondes, c’est le temps qu’il aura fallu à Nina, 18 ans, pour parcourir un 100 mètres et devenir championne de France. Noire, juive, musulmane et blanche, elle peine à trouver ses marques dans une société qui voudrait l’enfermer dans des cases figées. Alors elle court, elle court pour fuir l’injustice, l’Histoire, les grandes et les petites choses de sa vie. Elle choisit la vitesse pour toucher du doigt ce rêve d’équité. Car, si Nina doute beaucoup face au regard des autres, le chronomètre, lui, est infaillible… 


La critique ZOO sur l'album Les grandes et les petites choses

Aude Massot et Rachel Khan signent un roman graphique sur l’intégration par le sport, en dépit des épreuves de la vie.  

A la fois noire, juive, musulmane et blanche, Nina Gary peine à trouver ses marques dans une société qui voudrait l'enfermer dans des cases figées, jusqu’au jour où elle se découvre un potentiel dans l’athlétisme. Elle deviendra championne de France, mais avant devra affronter d’autres épreuves, grandes (le racisme, une agression sexuelle ou la mort d’un parent) et petites (les mauvaises notes, les déceptions amoureuses, la rivalité).

Cette BD raconte d’abord l’histoire de l’entrée dans la vie adulte d’une jeune métisse qui ressemble fortement à l’auteur et éditorialiste Rachel Khan dans la France des années 90 / 2000. C’était la France des non-dits avec ces professeurs mandarins, ces castes sociologiques, ces difficultés déjà d’intégration et ces injustices. C’était aussi la France avant #metoo. Rachel Khan, ancienne athlète, fait allusion à une affaire d’agression sexuelle qui marqua la fédération d’athlétisme. Elle impliqua (comme dans la BD) l’équipe de lanceurs de marteau. Elle avait été étouffée malgré la procédure judiciaire (comme dans la BD). Dans la vraie histoire, Catherine Moyon de Baecque, une des victimes qui a porté plainte, a vu sa carrière sportive stoppée net. Dans la BD, Nina Gary, elle, choisit le silence et remportera le championnat…  Une façon de rendre hommage à Catherine Moyon de Baecque, la première sportive qui brisa le silence, aujourd’hui coprésidente de la lutte contre les violences sexuelles au Comité national olympique. 

Rachel Khan nous décrit la France de sa jeunesse, une France qu’elle aime malgré tout, avec sa famille, bel exemple d’intégration (avec un père gambien et une mère polonaise). On ne peut donc qu’aimer cette ode à la République (une grande « chose » aussi finalement) même si on aurait aimé plus de subtilité. Le livre s’adresse certes à un public adolescent, mais évoquer plus en profondeur cette intégration à la française, celles de Senghor, de Gaul ou de Gary (Romain) aurait été bienvenu. Le dessin tout en rondeur d’Aude Massot rend l’histoire très attrayante et confère une douceur à des thématiques complexes. Ce trait reflète peut-être d’ailleurs la personnalité de Rachel Khan et sa capacité à porter des sujets lourds, parfois polémiques, toujours avec optimisme et positivité. Face aux petites choses de l’actualité, c’est aussi une grande chose.

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