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Les 3 vies d'Arminé

couverture de l'album Les 3 vies d'Arminé

Éditeur : L'usine

Scénario : Aurel, Frédéric Burguiere

Collectif : Raymond KévorkianPréface : Simon Abkarian

Prix : 22.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Les 3 vies d'Arminé

Arminé est Arménienne. Elle vit à Gyumri quand, en 1988, un tremblement de terre dévaste cette région de l'Arménie et clôt sa première vie. Il lui faut alors se reconstruire et inventer ses vies futures. Arminé s'affranchit du destin et, avec une force inouïe et une soif d'indépendance, se lance dans des projets fous qui lui permettent de rester vivante pour bâtir sa deuxième puis sa troisième vie. C'est Frédo Burguière, chanteur des Ogres de Barback, en quête de ses origines arméniennes, qui nous raconte l'histoire d'Arminé, dans un dispositif narratif ingénieux, renforcé par le travail du dessinateur Aurel, qui alterne textes illustrés, planches de bande dessinée et album photo dessiné pour nous guider à travers ce récit en partie autobiographique. Frédo et Aurel, qui ont co-écrit le scénario, racontent sans mélodrame, mais avec humanité, sensibilité et quelques touches d'humour, l'histoire d'une femme qui se bat contre la fatalité depuis...

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La critique ZOO sur l'album Les 3 vies d'Arminé

Frédo Burguière a soudain l’envie de retrouver ses racines, de mieux connaître ce pays, l’Arménie qui a vu naître sa famille. Il part, fait des rencontres et avec l’aide d’Aurel, nous retranscrit cette expérience de vie…

Derrière ce petit album, il y a la volonté de Frédo Burguière, le chanteur des Ogres de Barback, de renouer vers ses origines arméniennes, dans un geste vers soi, vers la mémoire de son sang. Pour l’aider dans ce projet, un ami lui conseille de trouver, sur place, une certaine Arminé.

Une rencontre pas comme une autre

Arminé, par l’épreuve de la vie, a dû, par deux fois, tout revoir dans son existence. En 1988, un terrible tremblement de terre dévaste la région de Gyumri où elle habite et la laisse profondément meurtrie, amputée des deux jambes et abandonnée par son mari. Pour autant, face à ces épreuves, elle ne baisse pas les bras et décide, sur les conseils de son médecin, de se lancer dans le Handiski, accédant même aux Jeux olympiques. Se rendant malgré tout compte de la pression du sport de haut niveau, de ses propres limites, elle abandonne cette discipline et, aujourd'hui elle s’est investie dans l'aide aux Handicapés.

Cette rencontre, au centre de l’album, est marquante, car même si elle ne s’inscrit pas dans la recherche personnelle de l'auteur, elle n’en révèle pas moins une personnalité captivante qui fascine par sa force de caractère et sa volonté.

Voyages et Histoire

De son côté, Frédo visite le pays, rencontre des gens et redécouvre une culture qu'il aurait aimé connaître davantage. Il demande alors à son copain dessinateur Aurel de le rejoindre pour retranscrire tout ça, voire même scénariser quelques séquences, organiser et mettre en scène. Car, bien au-delà de la vie d'Arminé, comme l’indique le titre de l’album, on comprend vite qu'il va surtout être question de l'Arménie elle-même, des remous de son histoire, des tragédies, qu'il s'agisse du génocide en 1915 ou du tremblement de terre en 1988.

Nous plongeons au fil des pages dans une simili visite guidée à la rencontre d’un peuple très accueillant avec la nonchalance d’une errance au gré des routes, s'arrêtant le temps d’un mini-bœuf improvisé dans un village, à prendre l'éparo en bonne compagnie avec des inconnus ou d’une visite guidée au musée. Petit à petit, nous tombons sous le charme de cette générosité palpable dans ces petits épisodes, d’où pointent les marques de vieilles cicatrices encore douloureuses.

 Au cœur du cœur de ce pays

L’apport d’Aurel est important, car il nourrit l’album de sa propre curiosité, à laquelle se rajoutent les mots, la justesse de Frédo Burguière. Ils alternent les planches, les pages illustrées, les photos dessinées. Le chanteur nous confie ses impressions, ses doutes, cette sincérité très touchante, avec ce récit très immersif et particulièrement émouvant dans ses intentions.

Pour accompagner le volume, Simon Abkarian, l'acteur arménien, et Raymond Kévorkian, le président de la Fondation Musée-Institut du Génocide des Arméniens à Erevan, s’attardent, dans des textes introductifs et conclusifs, sur l’aspect historique, plus précis, permettant de contextualisation, de mieux comprendre le cadre même de ce que nous avons lu. Et c’est intéressant de mieux saisir les mentalités de cette population profondément marquée au fer rouge.

Un album qui ne laisse pas indifférent. À la fois émouvant et très instructif.

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