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Attila...mon amour : Attila... mon amour Intégrale

couverture de l'album Attila... mon amour Intégrale

Série : Attila...mon amourÉditeur : Glénat BD

Scénario : Jean-Yves MittonDessin : Franck BonnetAuteur : Coloriste : Chantal Chéret, Franck Zimmerman

Collection : Vécu

Genres : Historique

Prix : 39.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs3.0
    1 note pour 0 critique

Le synopsis de l'album Attila... mon amour Intégrale

Septembre 449. Le légat de Rome et son escorte approchent du camp d'Attila pour négocier la paix avec le roi des Huns. Ces guerriers redoutables, centaures surgis des steppes, ont déjà conquis un territoire plus vaste que l'Empire et menacent maintenant de marcher sur Constantinople ! Parmi les cadeaux censés amadouer Attila, au milieu de l'or et de l'argent, les Romains apportent une étrange créature : Lupa la louve, symbole de Rome. Mais les chamans Huns voient en cet animal le présage de la mort de leur chef. Avec six tomes pleins de péripéties, réunis ici pour la première fois dans une copieuse intégrale, Mitton et Bonnet nous invitent à travers les steppes sauvages, à suivre la destinée d'un des plus célèbres conquérants de l'Histoire.


Une romance hunnique

Septembre 449. Dans l’estuaire du Danube, une délégation romaine chargée de présents vient à la rencontre d’Attila, grand Khan des Huns. Parmi ces richesses, la Lupa, mi-louve, mi-romaine. Sa connaissance de l’Empire Romain n’a d’égale que sa haine pour l’empereur Valentinianus. Entre elle et Attila commence un jeu de séduction et d’invasion…

Publié entre 1999 et 2003, Attila… mon amour est une œuvre à la fois curieuse et fascinante. Franck Bonnet (Les Pirates de Barataria) et Jean-Yves Mitton (Quetzalcoatl et Vae Victis) abordent la légende du « fléau de Dieu » sans pincette. Vingt ans après le sixième et dernier tome de la série, Glénat la réédite en intégrale. Une occasion en or pour (re)découvrir cette histoire tumultueuse, mais superbement racontée.

Attila mon amour

Attila mon amour © Glénat, 2023

Bestialité et érotisme

Sur le plan visuel, Franck Bonnet n’y est pas allé de main morte ! Le graphisme transpire les années 90 dès la première page. Une époque où le suggestif – à savoir le sexe, les corps dénudés et le langage ordurier – faisait licencieux et transgressif sur le sujet traité. Les lumières sont tamisées, les ombrages sont hachurés et les corps sont mutilés ou érotiques à l’extrême. Les personnages sont mis en scène dans une bestialité des plus primaires. Et les deux principaux, Attila et la Lupa, y sont exposés sans pudeur dans des scènes érotiques décomplexées. La plupart d’entre elles sembleront gratuites, mais elles ne dénaturent pas l’intrigue pour autant…

Attila mon amour - Intégrale

© Karibou x Duparcmeur

Ambition et décadence

La déliquescence romaine et l’exotisme hunnique sont ici traités frontalement : scènes de dépravation, d’érotisme et de massacre sans retenue ne seront pas de trop pour illustrer et raconter la rencontre entre deux empires qu’à la fois tout oppose et tout rapproche. L’un est vieillissant, enraciné depuis déjà trop de siècles d’administration et d’immobilisme. L’autre est fougueux, avide de conquêtes et de liberté. Mitton a décidé d’être corrosif pour aborder le dernier chapitre d’une ère antique qui semble n’avoir que trop duré. Et comment y mettre fin ? De la même façon qu’à son commencement : avec une louve. Faisant écho à l’animal qui nourrit Rémus et Romulus lors du premier chapitre de la fondation de Rome, le personnage fictif de la Lupa susurre ses meilleurs conseils d’invasion à Attila pour détruire cet empire. Une ironie aussi belle qu’efficace !

En effet, la déferlante hunnique n’en est que plus merveilleusement racontée. Par quelles étapes les Huns ont épargné Constantinople, remonté le Danube, conquis les villes de Buda et Pest (future capitale hongroise), pénétré la Gaule, contourné Paris avant de marcher sur Rome. Alliances tribales, corruptions politiques, jeux de stratégie, fanatismes religieux… si vous aimez ce genre de récits, Attila… mon amour est fait pour vous ! Mais soyez prévenu, si les grandes lignes de l’Histoire sont là, les détails sont garnis d’intrigues passionnelles et de vengeresses… L’historique et le fictif font ici très bon ménage, leurs propos respectifs se nourrissant l’un l’autre.

Article publié dans le Mag ZOO N°93 Juillet-Août 2023

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