Stéphane décide de se faire incarcérer dans une prison bolivienne pour percer le mystère de la mort de son fils, Max. Pour cela, il est prêt à tout. Même à ce qu'il n'attendait plus depuis longtemps : tomber amoureux. Au nom du fils, dans l'enfer de la prison de San Pedro, est une réussite de bout en bout. Aussi bien dans le récit que le dessin. A lire d'urgence.
C'est, au nom de son fils Max, tué dans la prison de San Pedro en Bolivie que Stéphane, ancien VRP médical au chômage et divorcé, décide à son tour de plonger dans l'enfer des geôles sud-américaines. Son objectif : éclaircir l'épais mystère qui entoure la disparition du fiston. Et pour cela, Stéphane est prêt à tout. Avec l'aide du journaliste qui l'a contacté après le décès de Max, Stéphane devient Esteban et commet un faux braquage. Il prend sept ans. Mais très vite, il devient le bras droit d'un président corrompu qui veut se faire réélire. Et tombe amoureux. Bref, le « séjour » en Bolivie, déjà compliqué sur le papier, est loin de se passer comme prévu.
Au nom du fils © Rue de Sèvres, 2023
Pauline et Jean-Blaise Djian signent un scénario au cordeau qui fait de cette nouveauté de rentrée un des meilleurs titres qui viennent d'atterrir sur les étagères des libraires. Il y a tout : l'émotion, la finesse, le suspense, l'amour paternel, la filiation, le danger, l'épouvante de l'univers carcéral, qui plus est latino. La lecture est avide, la construction du récit époustouflante, la narration bien articulée et le dénouement très réussi.
Côté dessin, Au nom du fils est une prouesse de Sébastien Corbet. D'abord parce qu'il campe avec justesse et réussite un contexte, un décor et des personnages très fouillés. Ensuite parce que son coup de crayon sied parfaitement à l'ambiance moite, inquiétante et pétrie d'humanité de l'histoire. Enfin, parce qu'il apporte un soin particulier au traitement graphique de l'histoire d'amour naissante d'Esteban : dans la douceur et la délicatesse.
Au nom du fils est une sacrée bande dessinée. De celles qui vous laissent pantois après l'avoir refermée. De ces titres qui interrogent et donnent du grain à moudre. Une bande dessinée nécessaire, à découvrir d'urgence.
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