Winter Queen

Entre récit fantastique teinté d'horreur et enquête criminelle, voici du Comics grand spectacle au scénario prétexte, même si distrayant. La valeur ajoutée est le dessin, ne nous y trompons pas. En la matière, l'auteur en impose.

Fernando Dagnino, un poulain espagnol de l'écurie DC Comics, aime à prouver qu'il est aussi un auteur complet. Ce dessinateur au style pictural puissant nous propose, après Smart Girl, un nouveau one shot avec Winter Queen.

Le point fort est assurément le dessin qui enchaîne les scènes d'action avec brio en campant des personnages au caractère bien affirmé. À noter un saisissant passage par les Enfers avec des créatures pour le moins terrifiantes. Souffrances et supplices y sont le lot quotidien. Cela ne donne pas envie...

Winter Queen © Glénat, 2023

La reine en question est en fait Elisabeth Stuart, reine du XVIIe siècle à la plastique évidemment parfaite, qui, après avoir voulu recourir à la magie noire se retrouve habitée par une diablesse prenant le dessus sur elle (y compris physiquement) quand elle s'endort ou qu'elle est sous le coup d'une forte émotion. Entrent aussi en jeu un sorcier vaudou a priori de pacotille, mais courageux, une jeune trisomique dotée de pouvoirs paranormaux et un vrai esprit du mal qui passe de corps en corps pour commettre des méfaits apocalyptiques ou presque. Un duo de policiers mène l'enquête.

Ne cherchez aucune vraisemblance dans le comportement d'une femme née il y a plus de 400 ans qui se trouve projetée de nos jours. Elle s’adapte très bien ! Nous sommes ici dans du pur entertainment. Les morceaux de bravoure se succèdent et on consomme cela comme de la BD popcorn. Les situations sont un peu téléphonées, mais bon, on se laisse porter par le dessin. Assurément, Dagnino a du savoir-faire en la matière.

L'histoire a le mérite de se terminer à l'issue du volume, plutôt copieux. Ce n'est peut-être pas un album que l'on relira par la suite, mais on le feuillettera à nouveau pour les ambiances graphiques.