ZOO

Monstrophobie

couverture de l'album Monstrophobie

Éditeur : Akata

Auteur : Traducteur : Alexandre Goy

Collection : Large

Genres : Manga, Seinen

Prix : 8.25€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis du manga Monstrophobie

Parce qu’il a le teint plus foncé que la plupart des Japonais, Arashiro est harcelé au lycée. Dans l’enfer quotidien qu’il vit, son seul soutien est M. Kuroda, un professeur qui l’encourage. Mais un jour, l’adolescent entend son enseignant dire à une collègue que les gays le dégoûtent. Profondément choqué, car étant lui-même homosexuel, le lycéen ne sait plus comment se comporter. Désespéré, il tente de mettre fin à ses jours, mais un étrange phénomène se produit : il se change en monstre ! Dès lors, il se sent invincible, prêt à rendre la pareille à tous ceux qui l’ont blessé et à dénoncer l’hypocrisie des adultes. Cependant, une question subsiste : pourra-t-il redevenir humain ? Et de toute façon, le souhaite-t-il vraiment ?


La critique ZOO sur l'album Monstrophobie

Depuis qu’il est arrivé dans ce nouveau lycée, loin de chez lui, Arashiro se fait harceler. Il a le teint plus foncé que la plupart de ses camarades, un optimiste hors pair et un seul point de repère : son prof, Monsieur Kuroda. Mais le jour où il entend Kuroda dire que les homosexuels le dégoûte, Arashiro tombe de haut et perd toute envie d’être lui. Il ne veut qu’une chose : disparaître, être quelqu’un d’autre. C’est alors qu’il se transforme littéralement en monstre.

Monstrophobie, c’est un one shot sur la différence, sur ce que l’on considère comme monstrueux, sur notre perception de l’autre et des dynamiques relationnelles lycéennes. Homophobie, harcèlement, mais aussi confiance en soi ou simplement décalage entre soi et les autres, sont autant de thèmes abordés dans ce manga. L’utilisation du monstre est ici double : à travers les actes des autres protagonistes, ceux qui n’ont pas de tête monstrueuse, on se questionne sur qui est le véritable monstre de cette histoire. Un twist scénaristique au milieu du volume permet même d’aller encore plus loin dans ce questionnement, mais nous vous en laissons la découverte.

Monstrophobie

Monstrophobie © Akata, 2023

Monstrophobie explore de nombreux aspects de l’humanité. Le dessin est assez étonnant : Arashiro apparaît avec son énorme tête monstrueuse mais pas tout le temps. Certaines émotions, certains mots de celles et ceux qui l’entourent, nous le font voir avec un visage humain. Arashiro se déteste-t-il vraiment ? Derrière ce titre se cache un message plus subtil, plus profond, une démarche qui dénonce à la fois le syndrome du sauveur et les apparences trompeuses, la rédemption illusoire de ceux qui ne parviennent pas à aller au-delà de leurs préjugés. Le trait est fluide, la mise en pages simple permet de mettre en avant les différences morphologiques entre Arashiro et le reste du lycée.

Fort de ses 256 pages, Monstrophobie explore différentes situations, questionne la notion de monstruosité pour mieux nous emmener dans son sillage. Sensible, puissant, sans fard, ce titre regorge de bonnes idées malgré quelques maladresses notamment dans le caractère de Arashiro, glissant vers la folie, toujours sur le fil entre sa monstruosité supposée, sa colère et la morale. Un titre captivant par bien des aspects.

Haut de page

Commentez et critiquez

1200 caractères restants