Pour célébrer les 75 ans de la série Alix, un nouvel opus voit le jour, fidèle à l'esprit des créations de Jacques Martin. Dans ce 42ème épisode, nous retrouvons plusieurs personnages des aventures précédentes, plongés au cœur d'une histoire captivante et instructive.
L'histoire se déroule parmi les ruines du palais d'Ithaque, sur l'île d'Ulysse, où Arbacès cherche une jarre renfermant des tablettes d'argile gravées dans une langue disparue. Ces dernières révèlent l'emplacement du tombeau d'Achille où se trouvent ses armes, y compris son bouclier légendaire. La prophétie veut que celui qui le possédera sera reconnu comme le chef. En ces temps d’affrontement entre César et Pompée, Arbacès prévoit de s'en emparer pour entraîner la Grèce dans un conflit contre Rome. Alix et Enak, de retour d'Égypte, se trouvent sur le chemin de ce rebelle et mettent tout en œuvre pour déjouer ses plans.
Roger Seiter, familiarisé avec l'univers de Jacques Martin grâce à sa contribution à la série Lefranc avec Régric au dessin, propose un scénario solide dans la continuité de l'œuvre originale. Outre Alix et Enak, il fait intervenir un ennemi récurrent, Arbacès, dont l'origine grecque le prédestine à jouer un rôle majeur dans cette tentative de soulever le peuple hellène contre César. Dans cet album, Oratis, la sœur de la reine Adréa présente dans « Le dernier spartiate », joue également un rôle crucial. Roger Seiter tisse une histoire mêlant l'antique Grèce (avec des références à Achille, Ithaque et les récits d'Homère), la situation politique de l'époque (le conflit entre César et Pompée) et l'aventure chère à nos héros. Il parvient à équilibrer ces éléments pour construire un scénario de grande qualité qui s'intègre parfaitement dans la série.
Le Bouclier d'Achille - Alix
© Casterman
Marc Jailloux incarne le dessinateur le plus fidèle au style de Jacques Martin. Admirateur fervent du maître depuis toujours, il a travaillé à ses débuts avec Gilles Chaillet sur La Dernière Prophétie et Vinci, puis a repris avec succès le personnage d'Orion avant de se voir confier les aventures d'Alix. Ses décors sont aussi précis que ceux du maestro, dans sa quête de faire revivre le monde antique. Son encrage est très proche de celui du créateur de la série. Il est à noter que ce dessinateur est méticuleux, utilisant le même type de papier que celui employé par Martin. Comme il n'est plus fabriqué, il se sert du stock que lui ont remis les enfants du maître. Il excelle particulièrement dans le rendu des personnages en gros plan.
Cette fidélité artistique alliée à un scénario bien construit offre un épisode authentique et captivant, où tous les fans de la série trouveront leur bonheur.
0 0