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Jeremiah - T40 : Celui qui manque

couverture de l'album Celui qui manque

Série : JeremiahTome : 40/40Éditeur : Dupuis

Dessin : HermannAuteur :

Genres : Aventure

Public : À partir de 12 ans

Prix : 12.95€

  • ZOO
    note Zoo3.5

    Scénario

    3.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Celui qui manque

Kurdy a le moral qui dégringole. Car depuis que Jeremiah a mystérieusement disparu, la vie n'a plus la même saveur pour l'homme au casque. Alors Kurdy vide une bouteille abandonnée, sans se douter que son contenu va lui valoir de furieuses hallucinations, qui menacent à tout moment de le couper d'une réalité souvent dangereuse... Heureusement, Kurdy va se trouver un nouveau compagnon en la personne du jeune Sho, un gosse paumé qui va l'accompagner dans sa recherche de Jeremiah... Infatigable créateur, Hermann fait de ce quarantième (! ) Jeremiah, un sommet de virtuosité graphique et de tension narrative.


La critique ZOO sur l'album Celui qui manque

Alors qu’il se demande où peut bien être Jeremiah, perdu au milieu de nulle part, Kurdy se retrouve, bien malgré lui, au centre d’un conflit entre deux communautés qui s’entredéchirent.

Un album de Jeremiah sans Jeremiah, ça commence bien.
Tout du long, son camarade Kurdy ne va cesser d’exhiber la photo de son pote, en espérant trouver une piste pour le retrouver. Pour cela, il doit fouiller déci delà, poser des questions, il doit se faire intrusif et donc, au bout d’un moment, il se fait remarquer et ça dérange les affaires de cette population, habituée à trafiquer, avec l’aide de la police, au nom d’un énième gourou qui psalmodie ses énièmes 10 commandements. Petit à petit, Kurdy glisse dans cette éternelle mélasse dont il a finalement l’habitude.

Jeremiah Tome 40 - Celuis qui manque

Jeremiah Tome 40 - Celui qui manque
© Dupuis, 2023

Jeremiah, d’hier et d’aujourd’hui

Jeremiah, c’est 44 ans d’aventures, 40 albums maintenant et un même auteur, tout du long. On peut ne pas être trop fan, on peut aussi se dire que bon, ça n’est pas Shakespeare, il n’en demeure pas moins que la série est toujours là. Quand bien même, finalement, il y a de l’usure dans l’air.
La série est devenue un système en soi, qui tourne tout seul, sans qu’il n’y ai besoin d’avoir le soutien d’un scénario fort, porteur de thème ou d’un quelconque message, comme ce fut quelques fois le cas auparavant. Ce 40e volume ne cherche donc pas à avoir une trame structurée avec précision, ni même une intrigue claire et bien délimitée. On est presque en roue libre, tout du long, avec comme seules fondations un gars qui cherche son ami, qui se retrouve entre deux communautés qui se font la guerre, avec des enjeux dont on ne saisit pas complètement les contours, mais qu’importe, ça peut suffire à vaguement raconter quelque chose.
Seulement, voilà, ça ne suffit pas à tous les coups…
On devine que le maître n’a pas toujours envie de se compliquer la vie à construire un récit inspiré, il le prouve une nouvelle fois ici avec ce volume qui, certes, fera plaisir aux fans irréductibles, mais qui pêche par son manque de direction scénaristique, justement. La trame est brouillonne, voire même un peu molle dans son déroulé. Kurdy émerge entre deux bouteilles, il est bousculé de droite à gauche, selon le camp face à qui il se retrouve. Il veut revoir Jeremiah et qu’importe s’il faut prendre vaguement parti en passant.
La série est donc devenue, au fil du temps, une sorte de série automatique qu’il fait plaisir de lire de temps en temps, mais dont on n’attend en fin de compte plus grand chose, malgré le potentiel de cet univers et certaines fulgurances passées, qui ont largement montré que Hermann pouvait en effet avoir des choses à dire, à dénoncer avec virulence.

Jeremiah Tome 40 - Celui qui manque

Jeremiah Tome 40 - Celui qui manque
© Dupuis, 2023

Alors ?

On referme l'album et on a, malgré tout, passé un bon moment, quelque peu décérébrant. De la bande dessinée « populaire » qui ne cherche peut-être plus à construire un univers marquant, mais qui reste fidèle à ses atmosphères, avec deux héros charismatiques, même s’ils ont fini par oublier où tout ça les mènera.
Graphiquement, Hermann tient la rampe avec brio, tout de même. Certes, il se fatigue un peu dans les angles, mais au vue de sa prodigieuse carrière, de la qualité de ses couleurs directes, du dynamisme de certaines scènes, on ne peut que rester ébahi devant le travail effectué. On croise juste les doigts pour qu’à un moment, il puisse retrouver la flamme d’antan et nous offrir un album plus fort et engagé.
En attendant…
Bonne lecture à tous les fans.

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